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Pathelin, Cléopâtre, Arlequin. Le théâtre dans la France de la Renaissance

Ecouen, Musée national de la Renaissance, du 17 octobre 2018 au 28 janvier 2019

1. Hubert Cailleau (vers 1526-1579)
La Passion de Valenciennes en 25 journées, 1577
Quatrième journée
Encre et aquarelle - 38 x 28 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France Photo : BnF
Voir l´image dans sa page

Il y a les conards de Rouen bien sûr, et puis la folle mère de Dijon et les suppôts de la Coquille à Lyon. Autant de sociétés joyeuses, d’esprit carnavalesque, qui moquèrent le pouvoir et les mœurs de leurs contemporains dans des pièces de théâtre souvent satiriques entre la fin du XIVe et le début du XVIe siècle. Qu’ils appartiennent ou non à une joyeuse bande comme celles-ci, la plupart des comédiens étaient des amateurs. Ainsi, les élites urbaines ne se contentaient pas de financer les « mystères », elles en fournissaient les acteurs choisis parmi leurs membres ; de leur côté, les étudiants en droit et les jeunes clercs mettaient en scène les « sotties ». Quelques comédiens professionnels avaient la sagesse d’avoir un second métier, ou bien formaient des troupes ambulantes qui se produisaient de foires en kermesses. Car il n’y avait pas d’édifice, ni même de lieu spécifique consacré au théâtre, il fallait monter bravement sur l’échafaud, dressé ici ou là dans l’espace public.

En consacrant une exposition au théâtre de la Renaissance en France [1], le Musée d’Écouen n’a pas choisi la facilité une fois encore, s’étant déjà attaqué à « la musique au XVIe siècle » (voir l’article). Dans la mesure où le théâtre est d’abord un art de la déclamation et du geste, les sources et les vestiges sont rares. On ne verra ni costumes excentriques ni décors colorés, ils n’ont pas traversé les siècles. Le terreau de cette étude se compose plus sévèrement de manuscrits et d’estampes, complétés par quelques objets et peintures. L’ensemble est déployé au sein des collections permanentes, le château d’Ecouen n’ayant pas de lieu d’exposition temporaire. La scénographie n’a donc rien de spectaculaire non plus.
Les commissaires, Muriel Barbier et Olivier Halévy, s’en sortent pourtant bien, ils arrivent à proposer une exposition riche et vivante. Outre les cartels commentés qui apportent beaucoup d’informations, un film redonne vie au mystère de la Passion mis en scène à Valenciennes en 1547, spectacle somptueux dont un manuscrit richement illustré donne une idée (ill. 1). Plusieurs pièces de théâtre seront en outre jouées [2] dans la Grande Salle de la Reine en novembre, décembre et janvier. Le catalogue quant à lui réunit des essais qui permettent d’approfondir le sujet, ainsi que des notices détaillées pour chaque œuvre. Seul le titre finalement n’est peut-être pas assez clair : « Pathelin, Cléopâtre, Arlequin » incarnent trois genres dramatiques - farce, tragédie, comédie italienne -, résumant le théâtre de la Renaissance en France. Les initiés comprendront, mais le grand public risque de passer devant les affiches sans retenir le propos.

2. Atelier français ?
Marotte, XVIe siècle et vers 1840
Buis sculpté,…

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