Contenu abonnés

Les secrets de la laque française. Le vernis Martin

Paris, Musée des Arts décoratifs, du 13 février au 8 juin 2014.

1. Attribué à Guillaume ou Étienne-Simon Martin
Détail d’un panneau de berline, Paris, vers 1745
Bois, laque - 70 x 37,4 cm
Münster, Museum für Lackkunst
Photo : Museum für Lackkunst
Voir l´image dans sa page

« Et tandis que Damis, courant de belle en belle / sous des lambris dorés et vernis par Martin » [1]… Des lambris vernis par Guillaume Martin et ses frères qui, s’ils ne furent pas les seuls peintres vernisseurs de leur époque, incarnèrent l’excellence, au point que le « vernis Martin » devint synonyme de « laque française du XVIIIe siècle ».
Le Musée des Arts décoratifs, en collaboration avec le Lackkunst Museum de Münster, consacre la toute première exposition à cet art qui vit le jour au XVIIe et connut ses derniers feux au XIXe siècle. La diversité des objets réunis est particulièrement séduisante, de la minutie des tabatières au panache des carrosses (ill. 1). La laque en effet, qui avait à la fois une fonction protectrice et esthétique, pouvait s’appliquer sur différents supports – bois, métal, papier mâché – et orner aussi bien des bonbonnières et des étuis (ill. 2), que des tables et des commodes, des instruments de musique ou de science, des boiseries et des berlines... autant d’objets que la scénographie de Philippe Pumain met parfaitement en valeur, et fait parfois dialoguer avec des peintures dans lesquelles ils apparaissaient, discrets mais précieux accessoires pour une Femme à sa toilette peinte par Guillaume Voiriot (vers 1760), ou une Marchande de rubans par Joseph Willem Laquy (vers 1770). Plus imposant, un clavecin dialogue avec une aquarelle de Carmontelle. Parmi les quelque 270 œuvres ainsi déployées - qui bénéficient chacune d’une notice dans le catalogue -, un certain nombre provient du marché de l’art et plus particulièrement des galeries Steinitz et Kraemer.

2. Grand étui à décor mythologique
d’après La naissance de Vénus
et L’enlèvement d’Europe de François Boucher
Paris, vers 1760-1770
Bois et papier mâché, laque noire, décor en
peinture à l’huile vernie-polie monture en or
ciselée ; manchon en écaille - 15,5 cm
Photo : Museum für Lackkunst
Voir l´image dans sa page

Tout commença avec l’exportation des laques orientaux que les navigateurs portugais au XVIe siècle rapportèrent dans leurs cales, en même temps que les porcelaines. Le phénomène prit de l’ampleur avec les Hollandais à partir de 1636, qui détinrent un temps le monopole du commerce avec le Japon. Par la suite, la multiplication des comptoirs à Canton au début du XVIIIe siècle marqua l’essor des relations entre la Chine et l’Europe. L’exposition est ainsi introduite par des laques asiatiques du XVIIe siècle spécifiquement créés pour le marché européen : ici un paravent chinois miraculeusement intact, là un cabinet typiquement japonais au décor en relief, saupoudré d’or sur fond de laque noire, qui montre un paysage dans une composition asymétrique où le vide a son importance (ill. 3).
Comme la porcelaine, on…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.