Les musées et la culture, oubliés du déconfinement

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Annonce de la rétrospective James Tissot au Musée d’Orsay
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La sortie du confinement commencera donc le 11 mai prochain. Nous ne reviendrons pas ici, car cela sort de notre champ, sur les polémiques que cela a déclenché, notamment sur le retour des élèves dans les écoles, collèges et lycées. Mais, en revanche, la réouverture des musées rentre en plein dans notre sujet. D’après ce qu’il faut comprendre des propos d’Emmanuel Macron, nous ne pourrons y retourner, au mieux, qu’à partir de mi-juillet.

Nous pourrions disserter longtemps sur les erreurs de ce gouvernement dans la gestion de cette crise inédite. Là encore, nous nous éloignerions de notre champ d’action. Il reste qu’on ne comprend pas bien pourquoi les musées resteraient tous fermés jusqu’au 15 juillet. Est-il plus dangereux de contempler des œuvres d’art que de retrouver le soir des enfants qui auront été toute la journée dans des classes surchargées ? Est-ce plus risqué que de prendre les transports en commun ? Est-ce plus téméraire que de faire ses courses au supermarché ? L’essentiel n’est-il pas de maintenir les gestes barrières, les distanciations sociales, et de porter un masque ? N’est-ce pas suffisant d’éviter les visites de porteurs de virus, qu’ils soient asymptomatiques ou seulement légèrement malades, en testant largement la population ? Mais il est vrai qu’il n’y a pas assez de masques, et qu’il n’y aura pas assez de tests, contrairement à d’autres pays peut-être un peu plus prévoyants ou un peu mieux gouvernés… Mais nous avions dit que nous n’en parlerions pas.

Que les grands musées les plus fréquentés comme le Louvre ou le château de Versailles ne rouvrent pas tout de suite, on peut le comprendre même s’il est peu probable que les foules s’y précipiteront dans un premier temps, et même si rien n’empêcherait de limiter strictement le nombre de visiteurs en mettant en œuvre une réservation obligatoire. Si nous y sommes opposé pour le Louvre en temps normal, car cela est inutile, nous ne sommes pas en temps normal. Mais que les petits musées parisiens ou les musées de province qui ont souvent peu de visiteurs, ne puissent pas rouvrir en mettant en place une jauge maximale est assez difficile à comprendre. De même, pourquoi ne pas entrouvrir au moins quelques expositions qui ne pourront pas être décalées, comme la rétrospective James Tissot à Orsay qui risque d’être démontée avant d’avoir été vue par le moindre visiteur ?

Une explication peut être avancée : la culture, l’art, le patrimoine ne comptent pas vraiment pour nos gouvernants comme nous l’avons déjà remarqué à de nombreuses reprises. La littérature non plus d’ailleurs, car si les librairies vont bientôt rouvrir en Italie, il n’en est toujours pas question en France, pas même le 11 mai. Rappelons que les bureaux de tabac sont restés ouverts pendant tout le confinement, alors que le tabac est responsable de 75 000 morts par an (près de six fois le nombre actuel de décès par le Covid-19). Mais le tabac rapporte beaucoup de taxes, ceci explique peut-être cela. La culture, en revanche, on s’en passe très bien...

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