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Les illustrateurs de l’œuvre de Barbey d’Aurevilly

Auteur : Bruno Centorame

Les publications consacrées à l’illustration sont peu nombreuses et les merveilles dessinées et gravées pour accompagner les textes et orner les livres restent la plupart du temps accessibles aux seuls bibliophiles ; c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit des ouvrages les plus rares, au tirage limité, pourvus bien souvent de reliures précieuses qu’il est difficile d’exposer et de reproduire et que conservent Réserves des bibliothèques et Cabinets des collectionneurs. Quand bien même on s’évertue à les montrer, les commissaires d’expositions savent le casse-tête qui consiste à choisir une page, sur des dizaines, un frontispice ou un cul-de-lampe au détriment d’un premier plat ou d’un ex-libris etc. La contemplation des illustrations reste, qu’on le veuille ou non, un plaisir solitaire, le privilège de bibliothèques feutrées et de réunions intimes. Reproduire des illustrations en dehors des livres pour lesquels elles ont été conçues avec un soin particulier (papier, maquette, proportions, disposition par rapport au texte etc.) est aussi une forme de trahison, mais comment faire autrement ? Si l’on se souvient du travail remarquable fait par le Musée Bourdelle que nous avions commenté ici même en 2009, puisqu’en un volume étaient reproduites intégralement les œuvres illustrées du sculpteur au sein d’un catalogue raisonné, c’est là une exception. Le livre de Bruno Centorame prend, quant à lui, un autre parti puisqu’il ne part pas d’un ou de plusieurs artistes pour étudier leurs illustrations, mais d’un auteur pour s’intéresser aux artistes qui l’ont illustré. Ce point de vue original est très fructueux et permet de mesurer la réception des textes, leur impact sur les pratiques artistiques. Il n’était évidemment pas possible de publier l’intégralité des planches de tous les livres et il est ici question aussi d’œuvres isolées ; il en résulte donc un choix, par définition limité, mais qui peut donner envie au lecteur d’aller voir de plus près tel ou tel ouvrage. On s’immerge aussi dans un univers, bien que la publication n’ait pas la prétention d’être exhaustive.

Dans son introduction, l’auteur souligne d’emblée la difficulté de s’attaquer à l’illustration de Barbey d’Aurevilly en citant Pierre Mornand qui qualifiait en 1937 celui-ci d’ « auteur inillustrable » par sa complexité et la cohabitation de la subtilité psychologique avec « l’ivresse romantique ». Marcel Proust, quant à lui, explique Vinteuil à Albertine en évoquant Barbey, auteur d’un univers aux contrées indissociables et à l’écriture qui donne la sensation de l’anxiété. Nombreux sont les illustrateurs à s’être pourtant confrontés aux textes du « Connétable des Lettres », non sans péril. Certains d’entre eux, ainsi que le souligne Bruno Centorame, ont même glissé le portrait du maître dans telle ou telle image, avec plus ou moins de bonheur. Parmi ceux que l’ouvrage étudie ou mentionne, quelques noms rayonnent particulièrement, tels Félix Buhot, ce grand artiste insuffisamment…

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