Contenu abonnés

Les Gobelins au siècle des Lumières. Un âge d’or de la manufacture royale

Paris, Mobilier national, Galerie des Gobelins, du 8 avril 2014 au 18 janvier 2015

1. Affiche de l’exposition du Mobilier national
« Les Gobelins au siècle des Lumières »
avant sa prolongation jusqu’en janvier 2015
Voir l´image dans sa page

Il ne reste que quelques jours pour admirer l’incarnation de l’élégance française : Zahia, présentée par Pierre et Gilles sous des lumières disco et sous les traits de Marie-Antoinette qui doit, dans sa tombe, en perdre une nouvelle fois la tête.
À chacune de ses expositions, le Mobilier national met une salle à la disposition d’un artiste contemporain et lui laisse carte blanche, mais c’est la première fois qu’un tel tapage est fait autour de celle-ci - il faut dire qu’elle partage à part égale l’affiche de l’exposition - au point que certains médias n’ont parlé que du portrait de « Marie-Zahia ». (ill. 1). La tapisserie aujourd’hui n’attire plus les foules et le but est sans doute d’appâter le chaland avec l’aura sulfureuse du modèle et l’univers kitch des artistes. Comme le remarque - sans amertume - le communiqué de presse « L’autorité d’aujourd’hui n’est plus nécessairement fondée sur un pouvoir, ou une légitimité, mais aussi sur une aura médiatique née de l’emballement des média ».
Pourtant, le propos est bien l’excellence de la tapisserie française au Siècle des Lumières, et mérite davantage l’attention du public. Fort heureusement, si la carte blanche s’arrête le 5 octobre, l’exposition est prolongée jusqu’au mois de janvier.

2. Vue de l’exposition
Jacques Maurice (vers 1712-1784)
modèles de fond et de dossier de canapé
pour le marquis de Marigny, 1757
Paris, Mobilier national
Photo : bbsg
Voir l´image dans sa page

Le XVIIIe fut un âge d’or pour les Gobelins, marqué par des innovations artistiques et techniques. Malgré des difficultés financières et le coup porté par la guerre de Sept ans, malgré certaines commandes de cartons qui ne furent jamais transcrits en tapisserie, la manufacture produisit tout au long du siècle quelque quarante suites nouvelles, en plus de la répétition de cartons du siècle précédent. L’exposition déploie un florilège de vingt-cinq tapisseries environ, mises en regard avec une quarantaine d’esquisses et de cartons, certains restaurés pour l’occasion grâce au mécénat de la Fondation BNP Paribas (ill. 2).

L’ouvrage publié à cette occasion offre la première synthèse sur le sujet. Il classe les tentures de cette période en trois grands groupes : les commandes royales, celles des grands amateurs, et les tentures commerciales. Si les premières sont évidemment les plus nombreuses, quelques amateurs, commandèrent des tentures à leurs frais, la plus célèbre étant Le Lever et le Coucher du Soleil (1752-1753) conçue par François Boucher à la demande de Madame de Pompadour. Il fallait faire vivre la manufacture, éponger les dettes, aussi la commercialisation de pièces auprès de privés était-elle autorisée, certaines tapisseries restées en magasins pouvaient même être soldées. Parmi les tentures commerciales, on trouve…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.