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Les Coraux de Darwin

Auteur : Horst Bredekamp

La collection « Œuvres en sociétés » (direction Xavier Douroux), publiée par les Presses du réel, s’attache à des approches qui dépassent les questions purement esthétiques ou patrimoniales pour aborder une histoire de l’art, ou plus généralement des « formes », indissociable des phénomènes sociaux, politiques et idéologiques, quand bien même ceux-ci se cachent dans le champ esthétique. On sait combien cette histoire de l’art là, parfois peu prisée en France, recèle de richesses même si elle n’échappe pas aussi parfois, et c’est inévitable, à des excès dont aucune tendance méthodologique n’est indemne.

S’agissant du livre de Horst Bredekamp [1], paru en 2005 à Berlin et traduit de l’allemand par Christian Joschke, on peut dire d’emblée que c’est la meilleure part de ce type d’approche qui nous est livrée, une sorte de petit joyau d’intelligence serti dans la solidité de l’érudition et de la méthode, un livre court, dense, aux sources inattaquables et dont la lecture, pourtant, communique un sentiment d’évidence sans qu’en soit exclue une sensibilité délectable. Dès les premières lignes de son prologue, l’auteur livre le secret de cette réussite, cet appétit qui caractérise le vrai chercheur, « électrisé » (ce sont ses mots) par le rapprochement soudain entre ses travaux sur les cabinets de curiosités des XVIe et XVIIe siècles et la présence de l’image du corail parmi les diagrammes de l’évolution de Charles Darwin, présence évoquée par un participant à un séminaire auquel Horst Bredekamp assistait. Ayant tenté de montrer comment les cabinets de curiosités, qui comprenaient nombre de coraux, avaient « favorisé un imaginaire précoce du développement évolutionniste de la nature », l’auteur ne pouvait que mettre en perspective avec bonheur ces études et l’importance du modèle du corail pour la visualisation par Darwin de sa théorie de l’évolution. Tout en concevant sa vision révolutionnaire, le biologiste s’inscrivait ainsi, paradoxalement, dans une tradition de…

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