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Les Borgia et leur temps. De Léonard de Vinci à Michel-Ange

Paris, Musée Maillol, du 17 septembre 2014 au 15 février 2015.

1. Juan de Juanes (vers 1507-1579)
Portrait du pape Alexandre VI, 1586
Huile sur cuir - 83x56 cm
Valence, Cabildo Metropolitano de Valencia
Photo : Francisco Alcántara
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Il est des expositions qu’il faut saluer, par leur rigueur et leur pédagogie, la qualité de leurs objets et l’intelligence de leur démonstration, et il en est d’autres tout à l’opposé, à blâmer d’autant qu’une partie de la presse, paresseuse et béate, en chantera les louanges. Celle que présente actuellement le musée Maillol sur les Borgia appartient, hélas, à cette seconde catégorie. Pourtant, l’une des plus célèbres familles de la Renaissance valait bien une manifestation, ne serait-ce que par l’importance historique de ses principaux membres et leur singulière destinée posthume.
L’espace de la rue de Grenelle a déjà fait bien mieux – la récente exposition sur le trésor de San Gennaro à Naples, par exemple, plutôt réussie (voir l’article) - mais guère pire. Thème mal exploité et émaillé de hors-sujets, venue inutile d’œuvres fragiles, éléments controversés : les Borgia, même si les plus connus ne furent pas les plus louables, ne méritaient pas un tel traitement. Et l’on ne peut que se désoler que Claudio Strinati, pourtant ancien directeur du Polo museale romano et spécialiste rigoureux de l’art romain du XVIe siècle, assure le commissariat d’une exposition aussi discutable [1].

D’origine aragonaise, la famille Borja s’affirme au cours du XVe siècle, dans le contexte de la reconquista de la péninsule ibérique. Évêque de Valence à partir de 1429, Alfonso s’attire les bonnes grâces d’Alphonse V d’Aragon puis devient cardinal en 1444, moment où son nom est latinisé en Borgia. Il accède finalement à la papauté en 1455, sous le nom de Calixte III. Son règne de trois ans, outre la révision du procès de Jeanne d’Arc et une tentative avortée de croisade contre les Ottomans, sera marqué par son népotisme. Calixte III reste l’un des tous premiers papes à favoriser ostensiblement sa propre famille pour assurer une continuité dynastique, à travers non seulement son fils naturel François, mais aussi et surtout deux de ses neveux qu’il nomme cardinaux - pratique qui restera en vigueur jusqu’au XVIIe siècle.

2. Altobello Melone (vers 1491-1543)
Portrait de gentilhomme (César Borgia ?), 1513
Huile sur panneau - 58,1x48,2 cm
Bergame, Accademia Carrara di Bergamo
Photo : Archivio fotografi co Accademia Carrara
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L’un de ces neveux n’est autre que Rodrigo Borgia, lequel contribuera largement à la légende noire de sa famille. Venu en Italie grâce à son oncle, Rodrigo obtient en 1456 l’archevêché de Valence et le cardinalat, non sans susciter des remous dans le milieu romain. L’ambitieux se double d’un luxurieux : en 1470, deux ans après avoir été ordonné prêtre, il entame une liaison avec Vanozza Cattanei, aristocrate romaine qui lui donnera quatre enfants, puis en 1489 avec Giulia Farnèse (sœur du futur…

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