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Le futurisme à Paris. Une avant-garde explosive

Paris, Centre Pompidou, du 15 octobre 2008 au 26 janvier 2009.

Jusqu’à présent, La Tribune de l’art n’avait pas eu l’occasion de commenter d’exposition organisée par le Centre Georges Pompidou. Certes, des œuvres du XIXe siècle pouvaient, occasionnellement, y figurer dans telle ou telle section introductive d’un événement plus vaste ; ce fut le cas avec la mémorable Apocalypse joyeuse de Jean Clair en 1987 et plus récemment avec les Traces du sacré (en dépit du fait que cette dernière exposition, par ailleurs très intéressante par la qualité des objets présentés, ne relevait évidemment pas d’un propos d’histoire de l’art). L’extension récente de la période couverte par le site jusqu’aux années 1930 permet fort heureusement d’appréhender désormais les manifestations du début du siècle ou de l’entre-deux-guerres. A ce titre, il faut saluer cette exposition consacrée à un mouvement relativement peu étudié en France, et qui bénéficie ici de l’excellent travail de Didier Ottinger.
Un mot pour évoquer la scénographie, très adaptée à ces œuvres, en dépit de certaines réactions de la presse qui regrette semble-t-il l’aspect trop sage de la présentation ; les peintres futuristes ne prônaient pourtant pas le mouvement pour le mouvement dans une esthétique brouillonne mais un regard nouveau sur la vie moderne, dont le « dynamisme » n’excluait pas qu’il fût harmonieux. D’autre part, tandis que tant d’expositions affectionnent les labyrinthes ou les chambres obscures, des salles larges, claires et à la distribution urbanistique, dont certaines ouvrent d’ailleurs sur les baies vitrées et laissent intelligemment voir la ville, thème majeur de ces peintres, encouragent une visite convaincante et pleine de respiration : dans l’esprit de ces artistes, le mouvement crée l’espace et c’est le cas ici. On regrettera toutefois l’encadrement assez pitoyable de nombre d’œuvres, la plupart du temps issues de collections privées ; depuis le cadre « bourgeois » et vaguement stylé jusqu’aux cadres de galeries très démodés, nombre d’entre eux contrarient totalement la vie des œuvres qu’ils devraient mettre en valeur. Ce fait est assez répandu mais semble particulièrement nuisible dans le cas de toiles futuristes. Le musée qui emprunte ces tableaux n’y est évidemment pour rien.

Le propos de l’exposition qui s’intitule précisément Le futurisme « à Paris » n’est pas de présenter une vision générique du mouvement mais de souligner les relations entre le futurisme et le cubisme, confrontation qui s’exprima naturellement plus spécifiquement en France, puis d’illustrer ses suites et ses déclinaisons en Russie et en Angleterre. Sans doute, et c’est la seule réserve que nous émettons ici, cette restriction thématique aurait-elle pu être précisée davantage ou s’avérer plus évidente dans le titre ou le sous-titre de l’exposition ; en effet, s’agissant d’un mouvement qui n’a pas bénéficié d’une présentation en France depuis plus de trente ans, s’attacher à une problématique précise au détriment d’une vision plus large (et qui aurait compris ne…

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