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Le marché de l’art (re)déconfiné (2) : trois expositions dans les galeries

8/12/20 - Marché de l’art - Paris - Conséquences d’un confinement qui dure ? Une Furie s’agrippe au dos d’un homme qui lui-même fouette un enfant. Cet étonnant tableau exposé à la galerie Canesso met probablement en scène le dieu Mars en train de punir l’Amour pour l’avoir fait tomber sous le charme de Vénus qui se retrouve attachée au fond d’une pièce sombre (ill. 1). Sans doute l’étrange créature ailée, coiffée de serpents, qui assaille le dieu, est-elle l’incarnation de la Jalousie. Au dessus de Vénus un cartel [1] fait peut-être allusion à l’amour qui nous lie et nous emprisonne tandis qu’aux pieds de Mars une feuille froissée porte une citation latine [2]tirée des Bucoliques de Virgile : « l’Amour triomphe de tout et nous-mêmes plions devant l’Amour ». Le tableau, encore maniériste, peut être rapproché d’un dessin conservé au Musée de Copenhague qui porte l’inscription « Camilo mantuan », identifié par certains comme Camillo Mainardi, peintre de Mantoue qui travailla pour la famille Gonzaga dans les années 1580, alors que d’autres pensent à Camillo Capelli dit Camillo Mantovano, peintre actif à Mantoue puis à Venise entre 1514 et 1568.


1. Camillo Mainardi (?) (entre 1544 et 1549 -1608 )
L’Amour châtié (Mars qui fustige l’Amour, retenu par une furie)
Huile sur panneau, 43 x 34 cm
Paris, Galerie Canesso
Photo : Galerie Canesso
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Les galeries ont rouvert leurs portes, il est donc enfin possible de voir des œuvres « en vrai », plutôt que sur des écrans d’ordinateur. Au 26 rue Laffitte, dans le 9e arrondissement de Paris, Maurizio Canesso propose une sélection de six peintures italiennes du XVIe au XVIIIe siècle, sur le thème de « l’amour dans l’art » et de « l’amour de l’art » nourri par cette envie de décrypter les œuvres et de découvrir leur auteur quand elles sont anonymes.
Si le Vénitien Bernardino Licinio, au XVIe siècle, célèbre le mariage et ses sages promesses en représentant un homme, une main sur le cœur, l’autre tenant le poignet d’une jeune femme, l’amour heureux n’inspira guère les artistes. Vénus semble parfois un brin désenchantée ou du moins légèrement nonchalante devant les offrandes qui lui sont faites : au XVIIe siècle, un autre Vénitien, Giulio Carpioni, la montre debout au milieu d’un amas d’amours roses qui ont laissé leurs carquois de côté pour lui cueillir des pommes. Cet essaim de petits putti potelés envahit la toile au point que les sculptures féminines semblent prendre vie, dérangées par ce joyeux tumulte.
Il ne faut pas se fier à la douceur amoureuse de Séléné penchée sur Endymion dans un tableau classicisant du Napolitain Fedele Fischetti : la déesse de la Lune, tombée sous le charme du berger, a tout simplement demandé à Zeus de plonger celui-ci dans un sommeil éternel afin de préserver sa beauté.
Pan n’eut pas le loisir de posséder l’objet de son désir, la nymphe Syrinx échappa à ses assauts en se transformant en roseaux. Par son élan et sa monumentalité, le…

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