Le château d’Ordre (Pas-de-Calais) sauvé d’un démembrement total

Quel patrimoine pour le Pas-de-Calais ?

1. Vue par satellite du château d’Ordre (Pas-de-Calais) et de sa double allée d’arbres, dans un environnement boisé.
Les bâtiments de sa ferme apparaissant sur la gauche.
Photo Google Earth
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Le Pas-de-Calais, éprouvé par les guerres et haut lieu de l’industrie minière, est devenu le symbole de ce qu’il est convenu d’appeler une « zone blanche culturelle », ce qui justifierait d’y implanter des œuvres, si possible « iconiques », provenant de grandes institutions muséales nationales. Ainsi, le Louvre possède une antenne à Lens et bientôt à Liévin (futures réserves fort malcommodes), alors que Versailles s’expose contractuellement à Arras sans réelle nécessité... Françoise Nyssen auraient même aimé, apothéose du genre, y envoyer la Joconde, œuvre pourtant intransportable, dans le cadre de son « catalogue des désirs ».

Cette politique coûteuse, artificielle et condescendante de greffe culturelle se fait malheureusement au détriment du patrimoine local, qui existe évidemment. Le sort réservé au château d’Ordre, situé à Macquinghem dans la commune de Baincthun (ill. 1), en fournit une illustration.
Si ses décors immeubles ont pu être sauvés in extremis par une intervention de l’association Sites & Monuments, son patrimoine mobilier a été dispersé aux enchères le 27 avril dernier.


2. Vue de la double allée d’ormes du château de l’Ordre et de sa grille aux armes des familles du Wiquet d’Ordre et Testu de Balincourt.
Photographies de 1978.
Source : médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP), 62041
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3. Vue du fronton du château d’Ordre aux armes des familles du Wiquet d’Ordre et Testu de Balincourt et ferme attenante avec son pigeonnier.
Source : MAP, 62041
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Le château d’Ordre, fleuron négligé du patrimoine régional

Le château, situé à 8 km de la Manche et à 4 km de Boulogne-sur-Mer, bénéficie d’un environnement exceptionnel (ill. 2). Associé à une majestueuse double allée d’ormes, dont demeurent aujourd’hui des vestiges, il est ainsi décrit par Pierre-André Wimet, son historien : « Construit sur la pente du coteau de Macquinghen, le château d’Ordre domine et regarde la forêt de Boulogne de toutes les fenêtres de sa façade Sud. La houle serrée des frondaisons s’étend au pied de la vielle demeure comme un immense tapis de haute laine où chaque saison tisse ses coloris. Au loin, le massif forestier de Desvres souligne d’une tache bleuissante les monts qui ferment l’horizon » [1]. Le château était enfin flanqué, au sud, d’une pièce d’eau et complété, au nord, d’une importante ferme et d’un pigeonnier (ill. 3), aujourd’hui aménagé en chambres d’hôtes.

4. École de Carle Van Loo (1705-1765)
Portrait en pied de Louis XV
autrefois conservé dans le grand salon du château d’Ordre.
Amiens, musée de l’Hôtel de Berny.
Photo Benjamin Teissèdre.
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Le corps central du château fut achevé en 1672 (date figurant sur les ancres du corps de logis central), marquant l’acquisition en 1669 de la terre et de la baronnie d’Ordre par Victor du Wiquet (1630-1710). Le cadre boisé du domaine convenait au 1er baron de l’Ordre, héritier de la maîtrise des Eaux et Forêt du Boulonnais, office appartenant à sa famille depuis 1588. Il était ainsi à pied d’œuvre et procéda, en 1660, sur les instructions de Colbert, à la réformation des forêts boulonnaises, précisément délimitées et divisées par lui en triages.

La famille du Wicquet s’illustra par la suite dans la carrière militaire. Le petit-fils de Victor du Wiquet, Victor II du Wiquet (1702-1751), 3e baron d’Ordre du nom, fut ainsi blessé en 1745 à Fontenoy. Selon la tradition, c’est à cette occasion qu’un portrait en pied de Louis XV d’après Carle Van Loo entra en possession de la famille (ill. 4). C’est aussi à l’époque du 3e baron, puis de sa veuve, que le corps de logis bâti au XVIIe siècle fut flanqué de 2 ailes, celle du Sud (à droite) portant la date de 1749 et celle du Nord (à gauche), abritant la chapelle et un grand escalier daté de 1755, tandis que l’on ajouta vers 1770 un attique à fronton au corps central. Ces transformations apparaissent sur « quatre plans en élévation représentant différentes vues du château » (ill. 5 et 6) inventoriés en 1792 dans le cabinet de toilette de la baronne [2] et encore conservés en 1978 au château [3].


5. Façade sur cour d’honneur du château d’Ordre et aquarelle du XVIIIe siècle autrefois conservée au château.
Source : Pierre-André Wimet, Châteaux du boulonnais, 1996
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6. Façade sur jardin du château d’Ordre et aquarelle du XVIIIe siècle autrefois conservée au château.
Source : Pierre-André Wimet, Châteaux du boulonnais, 1996
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Les armes du Wiquet (de sinople au chevron d’argent accompagné de trois rustres d’argent), celles du 3e baron, et celles de son épouse, nièce du maréchal de France Testu de Balincourt (d’or, à trois léopards de sable, lampassés & armés de gueules & passant l’un au-dessus de l’autre, celui du milieu contourné), figurent ainsi sur la grille du domaine (ill. 2) et sur le fronton du corps central (ill. 3), comme dans la cage d’escalier de l’aile nord (ill. 7).

Son fils, Claude-Guillaume-Victor-Benjamin du Wicquet (1752-1809), 4e baron d’Ordre, était maréchal de camp et connut une vie agitée. Ayant émigré, il participa à la campagne contre-révolutionnaire de 1792. Rentré à Macquinghen, il fut arrêté en 1793 et incarcéré, d’abord à Abbeville, puis à la Conciergerie à Paris, où il échappa à la guillotine par un opportun séjour à l’Hôpital National. Libéré après le 9 Thermidor, il revint au château de l’Ordre où il vivait en compagnie de sa sœur, qui avait été arrêtée en même temps que lui. La toute proximité du château de la côte et de l’Angleterre, jointe aux convictions royalistes du 4e baron, en fit une étape prisée des émissaires et courriers royalistes. Plus tard, les rapports de police témoignent de ce que Georges Cadoudal y aurait fait halte. Il aurait alors prié dans la chapelle avant de s’embarquer pour l’Angleterre en avril 1800. Le 4e baron fut à nouveau arrêté pour ses activités séditieuses et mourut prisonnier en 1809. On le reconnaît sous les traits du marquis de Couaen, conspirateur royaliste dans Volupté de Sainte-Beuve (1834).

Marie-Toussaint du Wicquet, 5e et dernier baron d’Ordre (1778-1840), fut inspecteur des Eaux et Forêts de l’arrondissement de Boulogne, dont il portait volontiers l’uniforme, renouant ainsi avec les origines familiales. Il n’eut pas d’enfants, mais adopta une parente, issue de la famille Testu de Balincourt (alliée aux du Wicquet depuis le mariage du 3e baron). Celle-ci épousa un éminent jurisconsulte, Myrtil Sénéca (1800-1878), qui fut député au corps législatif. Le château fut alors parfaitement conservé avec le mobilier accumulé par les barons d’Ordre depuis l’Ancien Régime et enrichi du portrait des nouveaux châtelains qui n’eurent pas d’enfants.

Démembrement et remembrement d’un ensemble patrimonial

Les héritiers des Sénéca, étrangers au Nord, se désintéressèrent du château, dont ils firent dresser l’inventaire exhaustif les 19 et 21 février 1920 par l’expert parisien Georges Basquin (voir ici). Celui-ci reflète parfaitement le contenu d’une demeure de l’Ancien Régime et fut le prélude d’une dispersion organisée sur place les 26 et 27 juin 1924. Henri Malo décrivit dans son roman Clorinde (1929) les conséquences de cette vente : « L’âme du château s’émiettait. Bientôt il ne resta plus de cette atmosphère de poésie et d’histoire […], de cet ensemble si séduisant, si harmonieux, si français, si admirablement conservé jusque-là, que les quatre murs nus des pièces vides et sonores ».

Pierre-André Wimet relate la suite de l’histoire de la demeure, plus heureuse : « le château de l’Ordre fut acquis par M. et Mme Allum, qui se sont efforcés de redonner vie et chaleur à l’antique gentilhommière. [En 1924] on alla jusqu’à démonter et vendre les boiseries et les marbres des cheminées ! Heureusement M. et Mme Allum purent les racheter en partie et les remettre en place. Plusieurs portraits du Wicquet ont, de la même façon, retrouvé leur place. […] Puis la propriété passa à leur fille, Mme Per Mylius, qui continua jusqu’à son décès survenu en 1992, l’œuvre de ses parents » [4].

Alors que l’administration des monuments historiques s’intéressait au château, la petite-fille des époux Allum en acquit la nue-propriété de sa mère (acte du 16 décembre 1979). Mme Per Mylius, née Allum (1912-1992), dont Pierre-André Wimet évoque l’œuvre, n’était désormais que simple usufruitière et incompétente pour consentir à un éventuel classement.

Une difficile protection au titre des monuments historiques

7. Éléments de décor intérieur du château d’Ordre montrant la conservation de ses principaux éléments de second œuvre.
Photographies de 1978.
Source : MAP, 62041
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L’administration des monuments historiques fut unanime sur les qualités patrimoniales du domaine d’Ordre. En 1979, l’inspecteur des monuments historiques François Macé de Lépinay écrivit : « J’ai visité le château de Baincthun l’année dernière et j’ai eu l’étonnement de découvrir une demeure restée pratiquement intacte depuis le XVIIIe siècle. Il n’est, pour s’en convaincre, que de comparer les façades actuelles aux dessins de l’époque dont les photos figurent au dossier (ill. 5 et 6). A l’intérieur, le décor du vestibule de l’escalier est intact, celui des trois pièces d’honneur (salon, salle de billard, salle à manger) a peu souffert. Tout cela mérite largement l’inscription à l’IS [inventaire supplémentaire]. On ne peut déplorer que la disparition du mobilier d’origine et son remplacement par des meubles 1880 pour le moins discutables… » [5]. Les photographies versées au dossier de protection permettent de comprendre l’enthousiasme de l’inspecteur face notamment au second œuvre intégralement préservé du château (ill. 7). La fiche de demande de protection, datée de septembre 1978, précise, qu’« en 1924, les boiseries sont vendues (dessus de porte) » mais que, « depuis la guerre, une série de dessus de portes est revenue ».

La procédure d’inscription fut probablement interrompue puis relancée 7 ans plus tard. Le 12 janvier 1987, l’inspecteur des monuments historiques Polonowski confirmait l’avis de son prédécesseur : « Le château d’Ordre à Macquinghen n’est pas sur le plan architectural dénué de qualité. Certains détails d’ornementation tel le fronton, une certaine conception de l’articulation des masses telle la jonction en arrondi des ailes avec le corps central, confèrent une indéniable monumentalité à cet édifice. Cependant, l’intérêt de ce monument est à mon sens ailleurs. Il réside dans la réunion dans un même ensemble d’éléments qui chacun séparément ne méritent pas une forte mesure de protection mais dont la conjugaison lui apporte une valeur accrue : la longue allée à quadruple rang d’ormes, le grand bassin, les quatre pavillons à l’arrière du château. Le décor et certains objets d’art mériteraient sans doute aussi une protection au titre de l’article 14 de la loi de 1913. Je donne un avis favorable au classement au titre des monuments historiques. » [6]

C’est donc la notion d’ensemble patrimonial, unissant contexte paysager, architectural, décor immeuble ou immeuble par destination et collections mobilières, que l’administration des monuments historiques invoquait pour justifier une protection.

8. Arrêté d’inscription au titre des monuments historiques du 7 décembre 1987 désignant les décors protégés, mis en regard des photographies du dossier de protection.
Source : MAP, 62041
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Le préfet du Nord inscrivit ainsi, par arrêté du 7 décembre 1987, le château d’Ordre à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. La protection est relative aux éléments suivants : « Façades et toitures du château et des quatre pavillons du jardin ; portail principal avec sa grille en fer forgé ; vestibule, escalier avec sa cage et sa rampe ; chapelle et sa tribune ; boiseries et cheminée de la salle de billard (à l’exclusion des dessus de portes)[signalés comme « modernes » dans le dossier] ; boiseries avec leurs dessus de portes et cheminée du salon ; boiseries et leurs dessus de portes de la salle à manger (cad. B 464, 141, 142). » (ill. 8) [7]. La parcelle B 464 correspond au quadruple alignement d’ormes, la parcelle B 141 au château et à ses abords immédiats et la parcelle B 142 aux 4 pavillons du jardin (ill. 9).

9. Plans éclairant la portée de l’inscription au titre des monuments historiques (orientations inversées). Source : MAP 62041
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Par une lettre du 14 janvier 1988, adressée à la Conservatrice des monuments historique de l’époque, la nue-propriétaire du château, petite-fille des époux Allum et « consul de Danemark » (comme le précise son papier à en-tête) [8], s’opposait catégoriquement à l’inscription au titre des monuments historiques : « En réponse à votre lettre du 18 décembre 1987, et à notre conversation téléphonique en début d’année, je vous précise que je refuse absolument et définitivement l’inscription sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques du Château de l’Ordre à Baincthun. Je souhaite que vous preniez bonne note de cette lettre, et à l’avenir ne plus avoir à revenir sur ce sujet. PJ : Une formule d’adhésion non remplie »[MAP 62041-4-200]. Il n’était en réalité pas possible de s’opposer à une inscription au titre des monuments historiques - celle-ci ne nécessitant pas l’accord du propriétaire - mais le refus s’appliqua à la procédure de classement, alors en cours.

Le classement d’office par décret en Conseil d’État ne fut alors pas mis en œuvre, la conservatrice régionale des monuments historiques destinataire du refus précisant, le 28 janvier 1987, que : « La qualité de cet ensemble devrait nous mener à un classement ; mais cette mesure n’est pas souhaitée présentement par les propriétaires. L’inscription parera suffisamment pour le moment aux dangers qui pourraient menacer le château et son environnement. »

Un nouveau démembrement des décors stoppé in extremis

Une vente organisée le samedi 27 avril 2019 par Enchères Côte-d’Opale à Saint-Martin-Boulogne [9] aurait détruit l’œuvre de remeublement des époux Allum et permis la dispersion d’éléments immeubles par nature n’ayant jamais quitté le château.

Conformément à sa politique de sauvegarde des ensembles patrimoniaux, Sites & Monuments alerta la DRAC des Hauts-de-France ainsi que la presse nationale et locale (voir ici). Cette double action a conduit au retrait des lots illégalement mis en vente. Le commissaire-priseur, approché par nos soins, a expliqué ne pas avoir eu connaissance de la protection au titre des monuments historiques et a bien voulu transmettre les coordonnées de Sites & Monuments aux propriétaires dans un but de conseil.


10. Autel de la chapelle du château d’Ordre avant démembrement.
Source : Pierre-André Wimet, « Le château d’Ordre », Revue de Boulogne et de la région, n°245, juillet-août 1956, p. 1757
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11. Autel de la chapelle du château d’Ordre après démembrement.
Vente Enchères Côte-d’Opale, Saint-Martin-Boulogne, 27 avril 2019.
De bas en haut : lots 99 (100 -200 euros), 65 (800 - 1000 euros), 66 (600 - 900 euros), 77 (est. 6000 - 8000 euros) et 67 (1200 -1500 euros).
Lots retirés sur intervention de Sites & Monuments (à l’exception du lot 66).
Photos : Enchères Côte d’Opale.
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Un autel tronçonné en 5 lots

L’état de l’autel de la chapelle avant démembrement est connu par une photographie reproduite en 1956 dans la Revue de Boulogne et de sa région (ill. 10) [10] et par un cliché du dossier de protection pris en 1978 (ill. 8). L’autel du château, devant lequel Cadoudal se serait recueilli avant de gagner l’Angleterre, a malheureusement été démonté pour être divisé dans la vente le 27 avril en 5 lots non consécutifs (lots 99, 65, 66, 77 et 67 ; ill. 11).

La notice de la vente du retable, donné à l’« école de Rubens », précise : « Derrière le tableau, sur le mur de la chapelle, indication "hoc altare pinxit Adrianus Cesar Delbergue de Cormont 1755" » (date qui correspond à celle inscrite dans la cage d’escalier mitoyenne et témoigne de l’achèvement des travaux de l’aile gauche). Il n’avait jamais quitté les murs de la chapelle, puisque fut inventorié au château, en 1920, un « Grand autel avec retable et tabernacle en bois sculpté, devant d’étoffe ancienne soutachée de galon d’argent, époque Louis XIII, avec grande toile peinte, descente de croix, d’après Rubens », estimé 6 000 francs. L’expert précise, dans ce seul cas, qu’il s’agit d’un « (prix sur place) », manifestant une absence de volonté de démontage [11].

Ces lots ont été retirés de la vente par le commissaire-priseur, à l’exception du Christ surmontant le tabernacle (lot 66) qui ne figurait pas sur la photo du dossier de protection, resté, au demeurant, invendu.

L’exceptionnel ensemble décoratif du salon à nouveau menacé

12. Photographie montrant en 1978 la cheminée en marbre boulonnais, 2 des dessus de porte (l’un par reflet), ainsi que le trumeau de cheminée du grand salon du château d’Ordre.
Source : MAP, 62041
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Le décor du grand salon, situé au rez-de-chaussée, au centre du château, est un ensemble remarquable réalisé par des artistes et artisans régionaux sous Louis XV (ill. 12). Celui-ci n’était pas moins, sous l’Ancien Régime, garni d’un élégant mobilier parisien.

Un inventaire, débuté le 30 mai 1792, précise que le grand salon comportait des trumeaux et des dessus de porte peints sur toile, un canapé, des fauteuils, une table à trictrac, un jeu de dés et de dames, ainsi qu’« un portrait en pied de Louis XV avec sa bordure en bois doré » (ill. 4), celui offert par le roi au 3e baron d’Ordre (1702-1751) [12].


13. École de Nicolas Lancret, dessus de porte du grand salon du château d’Ordre,
96 x 132 cm avec cadre
Vendus en 1924 puis remis en place.
Lots retirés sur intervention de Sites & Monuments.
Photos : Enchères Côte d’Opale
Vente Enchères Côte d’Opale, Saint-Martin-Boulogne, 27/4/19, lot 81
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14. École de Charles-Dominique Eisen, Trumeau d’entre-fenêtre, 248 x 75 cm
lot 82 (est. 1500 – 2000 euros) et trumeau de cheminée, 226 x 130 cm, lot 78 (est. 800 – 1000 euros), provenant du grand salon du château d’Ordre.
Vendus en 1924 puis remis en place.
Lots retirés sur intervention de Sites & Monuments.
Vente Enchères Côte d’Opale, Saint-Martin-Boulogne, 27/4/19,
Photos : Enchères Côte d’Opale
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La lecture de l’inventaire dressé en février 1920 permet de constater la remarquable stabilité du mobilier avant la dispersion de 1924. L’expert y décrit notamment une « décoration de salon de l’époque Louis XV, comprenant : une glace trumeau de cheminée (ill. 14), quatre glaces-trumeaux d’entre-fenêtres (ill. 14) avec une console d’appui (ill. 15) et quatre dessus de porte à sujets d’après Watteau ou Lancret » (estimée 30 000 francs) [13].

Il est probable que les 2 consoles vendues à Drouot en 2010, gardant le souvenir de leur provenance (ill. 15), étaient placées entre les fenêtres du salon (à moins qu’il ne s’agisse des consoles des trumeaux de la salle à manger, au nombre de 2 dans l’inventaire). Leur largeur (70 cm) correspond à celle du trumeau d’entre-fenêtre mis en vente (74 cm), tandis que leurs marbres semblent assortis à celui de la cheminée. Leur style Louis XV, un peu grêle, travail de menuisiers locaux, s’accorde parfaitement à celui des dessus de porte et trumeaux du salon. Ce décor complet était ainsi l’un des plus aboutis du rococo régional.

Tout comme l’inventaire de 1792, celui de 1920 décrit « un ameublement de salon comprenant un canapé et six fauteuils en bois sculpté peint blanc, marqués « P. », époque Louis XV. Le canapé est couvert en ancienne tapisserie du XVIIIe siècle à grosses fleurs et fruits, et les six fauteuils sont couverts d’anciennes tapisseries au point à fleurs sur fond blanc » (estimé 30 000 francs). Ce mobilier était notamment complété par des sièges estampillés par Cresson et Saint-Georges.


15. Paire de console en bois sculpté et doré, marbre Boulonnais (?), époque Louis XV,
88 x 60 x 35 cm
Vente Art Valorem, Drouot Rossini, 22/4/10, lot 168. La notice indique « Provenance : Château d’Ordre à Macquinghem à Baincthun ».
Photo : Art Valorem.
Partie supérieure de l’image : trumeau d’entre-fenêtre du grand salon in situ en 1978.
Source : MAP, 62041
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16. Quelques unes des œuvres mobilières de la vente du 27 avril 2019 in situ en 1978
(voir ill. 11, 17, 19, 20 et 21)
Source : MAP, 62041
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En 1920, on estima également dans le salon, d’où il n’avait pas bougé depuis l’Ancien Régime, un « Grand portrait en pied du Roi Louis XV, attribué à Tocqué, cadre ancien aux armes de France, redoré (ill. 16) » (estimé 10 000 francs). [14].

Ce portrait de Louis XV fut acheté par le sénateur Gérard de Berny à la vente de 1924 pour son hôtel amiénois. Son cadre y fut malheureusement dégradé par l’armée allemande qui s’y installa [15]. L’hôtel fut finalement légué en 1957 avec tout son contenu à la ville d’Amiens pour y établir l’actuel Musée d’art local et d’histoire régionale, qui conserve aujourd’hui notre tableau.

On se plait à imaginer la remise en place des consoles et le dépôt du grand portrait de Louis XV comme point d’orgue d’une ouverture au public du château d’Ordre...


17. Jean-François Bellier (1745-1836) (?)
Portrait de Claude-Guillaume du Wicquet (1752-1809),
baron d’Ordre, en tenue de général sur un fond de parc

Huile sur toile avec cadre d’origine - 100 x 82 cm
Adjugé 10 500 euros
Jean-François Bellier (1745-1836)
Portrait de femme
Huile sur toile signée - 102 x 82 cm
Adjugé 3600 euros
Vente Enchères Côte d’Opale, 27 avril 2019, lots 84 et 85.
Photos : Enchères Côte d’Opale
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Des portraits de famille dispersés

L’inventaire dressé en 1920 signale, dans le billard alors situé dans l’aile droite, au revers du petit escalier, pas moins de 37 portraits de famille. On relève parmi eux un « portrait de Claude-Guillaume-Victor du Wicquet, baron d’Ordre, portrait attribué à Vincent (par M. Lasquin) », estimé 1500 francs, qui correspond probablement au lot 84 de la vente du 27 avril. Celui-ci a été reproduit dans les 2 principales publications dédiées aux familles et aux châteaux du Boulonnais [16]. Le portrait lui faisant pendant (lot 85) pourrait être celui de « la demoiselle Butel, maîtresse de Claude-Guillaume-Victor du Wicquet », le seul à ne pas figurer en 1920 dans le billard, mais dans la grande chambre au premier étage [17].


18. École française, seconde moitié du XVIIIe siècle :
Portrait d’Antoine Marie Guillain du Wicquet, vicomte d’Ordre (1751-1832),
Portrait de Marie Angélique de Roussé, dame de Waben (1751-1784),
Huile sur toile, 74 x 61 cm
Adjugés 2000 euros
Vente Enchères Côte d’Opale, 27/04/2019, lot 80
Photos : Enchères Côte d’Opale
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On remarque également dans l’inventaire de 1920 un « portrait d’Antoine-Marie-Claude du Wicquet, vicomte d’Ordre et de Marie-Angélique de Roussé, dame de Waben, sa femme, estimés 300 francs [18]. Il s’agit nécessairement du lot 80 de la vente du 27 avril 2019 (ill. 18). On y remarque en effet les armes d’alliance du Wicquet (de sinople au chevron d’argent accompagné de trois rustres d’argent) et Roussé de Waben (d’argent à cinq merlettes de sable posées trois et deux).


19. Portrait de François du Wicquet (notice rectifiée) (1570-1627)
Huile sur toile - 83 x 63 cm
Adjugé 1200 euros
Portrait de Simon du Wicquet, fils de Thomas 11e du nom, chanoine de Boulogne et prieur de Rumilly (notice rectifiée),
Huile sur toile - 68 x 53,5 cm
Adjugé 950 euros.
Portrait d’homme, seconde moitié du XVIIIe siècle
Huile sur toile - 53 x 45 cm
Adjugé 1350 euros.
Portrait de Marie-Toussaint du Wicquet, 5e et dernier baron d’Ordre (1778-1840), Huile sur toile - 65 x 53 cm
Adjugé 1000 euros.
Vente Enchères Côte d’Opale, 27/04/2019, lots 76, 70, 71 et 86
Photo : Enchères Côte d’Opale
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20. Gustave Delhumeau (1836-1911)
Portrait de M. Sénéca, député au Corps législatif, 1868 (exposé au Salon de 1868 sous le n° 719)
Huile sur toile - 146 x 102 cm
Adjugé 1500 euros
Portrait de Mme Sénéca, née Testu de Balincourt, 1868 (exposé au Salon de 1868 sous le n° 2465)
Huile sur toile - 130 x 97 cm
Invendu
Vente Enchères Côte d’Opale, 27/4/19,
lots 88 et 89.
Photo : Enchères Côte d’Opale
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Des portraits de membres de la famille du Wicquet étaient revenus au château, certains reconnaissables dans l’inventaire de 1920 et reproduits dans les ouvrages consacrés au château et à la famille, notamment celui de François du Wicquet (1570-1627) (ill. 19), dont la notice fut malencontreusement intervertie lors de la vente avec cette du portrait de Simon du Wicquet [19] et de Marie-Toussaint du Wicquet (1778-1840), dernier baron d’Ordre, représenté dans son uniforme des Eaux et Forêts (ill. 19) [20].

L’art du Second Empire était également représenté au château avec les portraits du député Myrtil Sénéca (1800-1878) et de son épouse, née Testu de Balincourt, par Gustave Delhumeau (1836-1911) (ill. 20), tous deux exposés au Salon de 1868 sous les numéros 719 et 2465, qui figurent toujours sur leurs cadres (Catalogue, p. 308). Ils étaient accrochés dans la grande cage d’escalier de l’aile gauche (ill. 16).

21. École française, premier tiers du XVIIIe siècle
Putti
Huile sur toile - 112 x 192 cm
Adjugés 5400 et 5600 euros
Vente Enchères Côte d’Opale, 27 avril 2019, lots 74 et 73
Photo : Enchères Côte d’Opale
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Dans la salle à manger, 2 toiles de belle facture, portant des armes d’alliance et montrant un château (ill. 21), étaient remarquées par les monuments historiques, qui les photographièrent sur place (ill. 21) dans l’espoir d’obtenir leur classement au titre des objets mobiliers. Elles semblent absentes de l’inventaire de 1920 et leur lien avec le château d’Ordre, s’il existe, reste à établir.

Le château d’Ordre était ainsi un modeste mais intéressant petit musée de peintures. Alertée par nos soins, la DRAC devait tenter d’intéresser les musées locaux à ces œuvres, mais ceux-ci ne sont évidemment pas destinés à recueillir des portraits d’une qualité inégale dont l’intérêt est d’être conservés in situ...

Le prix de ces toiles n’était pas un obstacle puisque l’ensemble des portraits illustrant cet article (ill. 17 à 20) a été adjugé pour 18 500 euros hors frais (sur une estimation totale comprise entre 11 700 et 16 600 euros), montant auquel on peut éventuellement ajouter les 11 000 euros des pendants de l’illustration 21.

Que dit le droit ?

En application des jurisprudences relatives à l’enlèvement de la bibliothèque [21] et des dessus de porte du grand salon [22] du château de La Roche-Guyon, les décors de la chapelle comme du grand salon du château d’Ordre sont des immeubles par nature, c’est-à-dire des immeubles tout court.

La chapelle et le grand salon étant inscrits au titre des monuments historiques, leurs décors profitent ainsi de la protection de l’immeuble (article L. 621-27 du code du patrimoine).

Le retable de la chapelle, qui a été terminé en 1755 (comme l’indique l’inscription trouvée lors de son démontage), ce qui correspond à la date d’achèvement de l’aile gauche, « forme en effet avec elle un tout indivisible » comme l’exige la jurisprudence précitée. Quant aux dessus de porte et aux trumeaux, ils s’incèrent dans des murs « spécialement aménagés » à cet effet, avec qui ils forment un « tout indivisible ».

A défaut, ces décors pourraient être considérés comme des immeubles par destination (meubles empruntant leur nature juridique à un immeuble). L’article L. 621-27 du code du patrimoine, introduit par la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine du 7 juillet 2016, prévoit ainsi que : « Les effets mobiliers attachés à perpétuelle demeure, au sens des articles 524 et 525 du code civil, à un immeuble inscrit ou à une partie d’immeuble inscrite au titre des monuments historiques ne peuvent en être détachés sans autorisation de l’autorité administrative. »

Or, l’article 524 du code civil prévoit que « Sont immeubles par destination tous effets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle demeure ». L’article 525 du code civil précise que sont concernés les effets mobiliers « scellés en plâtre ou à chaux ou à ciment, ou, lorsqu’ils ne peuvent être détachés sans être fracturés ou détériorés, ou sans briser ou détériorer la partie du fonds à laquelle ils sont attachés. », ce qui est manifestement le cas du retable. En outre, « Les glaces d’un appartement sont censées mises à perpétuelle demeure lorsque le parquet sur lequel elles sont attachées fait corps avec la boiserie. Il en est de même des tableaux et autres ornements. Quant aux statues, elles sont immeubles lorsqu’elles sont placées dans une niche pratiquée exprès pour les recevoir, encore qu’elles puissent être enlevées sans fracture ou détérioration. » Cet ensemble de critères s’appliquera aux dessus de porte et trumeaux du grand salon, si la qualification d’immeuble par nature n’était pas retenue.

La jurisprudence précise en effet que l’adaptation d’un objet aux dimensions d’une pièce révèle la volonté de l’affecter spécialement à un immeuble. Tel était le cas d’un meuble de bibliothèque construit aux dimensions exactes de la pièce dont il masquait les murs et épousait les particularités [23]. Dans le cas du salon du château d’Ordre, la conception sur-mesure des éléments remis en place ne peut être contestée. En outre, c’est parfois la qualité d’ensemble ornemental adapté à l’immeuble qui conduit à retenir la qualification d’immeuble par destination. Elle a ainsi été reconnue à des trumeaux « qui, par leur style, leur proportion et leur décoration contribuent indiscutablement à l’harmonie des pièces dans lesquelles ils se trouvent, harmonie que leur enlèvement ferait disparaître » [24]. C’est a fortiori le cas d’éléments décoratifs détachés d’une boiserie et rachetés par la suite pour être remis en place.

S’agissant des peines encourues pour enlèvement sans autorisation, la combinaison des articles L. 641-1 du code du patrimoine et L. 480-4 du code de l’urbanisme montre que les auteurs et leurs complices (L. 121-6 code pénal) encourent entre 1200 et 300 000 euros d’amende.

En revanche, la dispersion des portraits de la famille du Wicquet était évidemment légale, ceux-ci ne bénéficiant pas de la « servitude de maintien dans les lieux » de l’article L. 622-1-2 du code du patrimoine introduit par la loi LCAP de juillet 2016. Le nécessaire consentement des propriétaires faisait en effet ici défaut, malgré la faiblesse des sommes en jeu et la plus-value apportée à l’immeuble en cas de revente (qui aurait été bien supérieure au produit de la dispersion)...

Des lacunes législatives et institutionnelles

L’administration des monuments historiques ne dispose malheureusement d’aucun budget d’indemnisation des classements faits sans le consentement des propriétaires. Ils ne sont d’ailleurs plus pratiqués depuis l’indemnisation de 145 millions de francs versée en 1996 [25] au propriétaire du Jardin à Auvers de Van Gogh. Et encore, seul un classement simple ou comme collection pouvait être pratiqué d’office pour les portraits du château d’Ordre, sans attachement à perpétuelle demeure (nécessitant l’accord du propriétaire).

Ce classement avec maintien in situ est malheureusement souvent refusé par les familles, faute d’être valorisé fiscalement. La création d’une donation ou, pour les œuvres plus importantes, d’une dation ou d’un mécénat de servitude, permettant de compenser fiscalement la moins-value qu’entraîne l’immobilisation de l’objet, est ainsi urgente afin que nos monuments historiques conservent un peu de leur substance et d’attractivité [26].

On peut aussi regretter qu’aucune institution n’ait pour mission d’acquérir de telles œuvres afin de les maintenir ou de les remettre en place par dépôt.

Par ailleurs, contenu et contenant étant intimement liés, le renforcement de la protection des communs comme du cadre naturel du château d’Ordre serait un atout indéniable pour sa transmission et son avenir, que nous espérons patrimonial !

Julien Lacaze

Notes

[1Pierre-André Wimet, « Le château d’Ordre », dans Revue de Boulogne et de la région, n°245, juillet-août 1956, p. 1750

[2Michel Parenty et Henri Lorge, Gentilshommes et laboureurs du boulonnais, Boulogne-sur-Mer, 2006, II, « du Wicquet », p. 241 ; arch. dép. du Pas-de-Calais, 4 E 48 / 145

[3Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP), 62041-4-200

[4Pierre-André Wimet et Micher Parenty, Château et maisons de campagne du Boulonnais, 1996, Ordre, p. 53

[5MAP 62041-4-200

[6MAP 99/8/39

[7Voir ici.

[8Les fonctions consulaires mises en avant compliquèrent peut-être la gestion du dossier

[9Il s’agit de la commune mitoyenne de Baincthun (dont les armes sont empruntées à la famille du Wicquet)

[10Pierre-André Wimet, « Le château d’Ordre », dans Revue de Boulogne et de la région, n°245, juillet-août 1956, p. 1757

[11Pierre-André Wimet et Michel Parenty, Châteaux et maisons de campagne du boulonnais, 1996, « Ordre », p. 486

[12Michel Parenty et Henri Lorge, Gentilshommes et laboureurs du boulonnais, Boulogne-sur-Mer, 2006, II, « du Wicquet », p. 241 ; arch. dép. du Pas-de-Calais, 4 E 48 / 145

[13Il est à noter que l’expert attribue les dessus de porte de la pièce précédente à l’école de Lancret et d’Eisen

[14Pierre-André Wimet et Michel Parenty, Châteaux et maisons de campagne du boulonnais, 1996, « Ordre », p. 478-479

[15Dans une lettre adressée d’Amiens le 15 mars 1945 à Pierre-André Wimet, Gérard de Berny écrit : « Du château d’Ordre, j’ai acquis le grand portrait de Louis XV, qui était la pièce maîtresse du grand salon, donné en souvenir de Fontenoy, dans son très beau cadre sculpté, à l’écu royal, cadre que les Allemands ont très fortement abîmé et brisé par endroits. » A ce propos, il ajouté, dans une lettre datée du 27 mai 1956 : « le cadre très mutilé a été réparé ». Michel Parenty et Henri Lorge, Gentilshommes et laboureurs du boulonnais, Boulogne-sur-Mer, 2006, II, « du Wicquet », p. 227

[16Pierre-André Wimet et Michel Parenty, Châteaux et maisons de campagne du boulonnais, 1996, « Ordre », p. 43 ; Michel Parenty et Henri Lorge, Gentilshommes et laboureurs du boulonnais, Boulogne-sur-Mer, 2006, II, « du Wicquet », p. 248

[17Pierre-André Wimet et Michel Parenty, Châteaux et maisons de campagne du boulonnais, 1996, « Ordre », inventaire des 19-20 février 1920, p. 481

[18Pierre-André Wimet et Michel Parenty, Châteaux et maisons de campagne du boulonnais, 1996, « Ordre », inventaire des 19-20 février 1920, p. 481

[19Michel Parenty et Henri Lorge, Gentilshommes et laboureurs du boulonnais, Boulogne-sur-Mer, 2006, II, « du Wicquet », p. 183

[20Pierre-André Wimet et Michel Parenty, Châteaux et maisons de campagne du boulonnais, 1996, « Ordre », p. 47

[21TA de Versailles, 28 février 1995, Dalloz 1995, juris, p. 462.

[22CE, 24 février 1999, Sté Transurba, Dalloz 1999, juris, p. 110.

[23Cass. 1re civ., 5 mars 1991, n° 89-14.626. Je remercie Pierre Noual de m’avoir signalé cette jurisprudence

[24T. civ. Romorantin, 3 mars 1936). Je remercie Pierre Noual de m’avoir signalé cette jurisprudence

[25Cass., 1re civ. 20 fév. 1996, Walter, AJDA 1996, p. 459, note Frier

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