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La mode. L’art de paraître au XVIIIe siècle

Après avoir été présentée à Nantes, au Musée des Beaux-arts, du 26 novembre 2021 au 6 mars 2022, cette exposition a ouvert à Dijon, au Musée des Beaux-Arts, du 13 mai au 22 août 2022.

Cette recension porte sur l’exposition à Nantes.

Être « comme cul et chemise » avec un « faux-cul » est une volupté de fin gourmet que les visiteurs du Musée des Beaux-Arts de Nantes découvrent derrière « l’art de paraître au XVIIIe siècle  ». Ces expressions au raffinement poétique sont directement dérivées de la mode : ainsi Mademoiselle Bergeret de Grandcourt, portraiturée avec sa mère par Jean-Laurent Mosnier (ill. 1), arbore un magnifique faux-cul satiné, autrement dit une tournure, rembourrage matelassé de crin destiné à produire cet effet rebondi, pour ne pas dire pétulant. Quant à la chemise, alors utilisée comme linge de corps, elle était ample et descendait bas, ce qui explique sa proximité avec le postérieur.


1. Jean-Laurent Mosnier (1743-1808)
Portrait de la famille Bergeret de Grandcourt, vers 1785
Huile sur toile - 192 × 145 cm
Brest, Musée des Beaux-Arts
Photo : bbsg
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C’est la première fois qu’un musée confronte des peintures et des costumes du XVIIIe siècle. Les vêtements ne sont pas de simples échos aux tableaux, et les tableaux ne sont pas non plus réduits à illustrer l’évolution de la mode. Non, il s’agit bien de montrer, au fil d’un parcours thématique les imbrications et les influences réciproques entre peinture et textile. Les commissaires ont pour cela obtenu des prêts exceptionnels, notamment du château de Versailles. Quelques objets sont étonnamment issus du musée de la Renaissance à Écouen (ill. 2 et 3), détenteur d’une petite collection XVIIIe qu’une exposition en 2015 avait mise en valeur (voir l’article). Le Palais Galliera a bien évidemment fourni de nombreuses pièces textiles, Pascale Gorguet-Ballesteros étant l’une des commissaires, aux côtés d’Adeline Collange-Perugi. L’exposition sera présentée à Dijon l’été prochain. L’ouvrage publié à cette occasion décortique le sujet par de multiples essais passionnants ; il est malgré tout dommage que les œuvres ne soient pas accompagnées de notices, d’autant qu’elles sont commentées sur des cartels au sein du parcours.


2. Parure de corps à baleines, pièces d’estomac et bande en pointe, milieu du XVIIIe siècle
Écouen, Musée national de la Renaissance, Château d’Écouen
Photo : RMN-GP Château d’Écouen / Mathieu Rabeau
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3. Châtelaine portant montre et breloques
Paris, Daniel Vaucher (mécanisme),
XVIIIe siècle
Or émaillé, porcelaine, verre -
20 x 10 x 2 cm
Écouen, Musée national de la Renaissance
Photo : RMN-GP Château d’Écouen
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La qualité et la variété des pièces réunies ne peuvent que séduire les visiteurs. Éventails et tabatières, boîtes à billets doux, carnets de bal, flacons à sels, les objets de poche sont plus raffinés les uns que les autres. « Fichus menteurs », « poufs », « criardes », « engageantes », les subterfuges de la silhouette idéale sont tout aussi savoureux, parfois même parfumés de scandales. Ainsi les paniers sous les robes furent considérés par l’Église…

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