La manufacture des Allumettes : un patrimoine du XXe siècle gravement menacé

1. Hall J, 1928-1930
Manufacture des Allumettes
Trélazé, Maine-et-Loire
Photo : D. R.
Voir l´image dans sa page

31/1/10 – Patrimoine – Trélazé, Manufacture des Allumettes – Demain 1er février, la halle J (ill. 1) de la manufacture des Allumettes, à Trélazé dans le Maine-et-Loire, à proximité d’Angers, doit être rasée.
Nous n’avons appris cette affaire qu’hier, raison pour laquelle nous devons publier rapidement cet article, sans avoir pu joindre les responsables de cette destruction, la municipalité de Trélazé, Angers Loire Métropole et la société d’HLM le Toit Angevin.

La manufacture d’Allumettes est un exemple important de l’architecture industrielle de la première moitié du XXe siècle qui couvre une surface totale de 6,7 hectares. Le plan (ill. 2) est élaboré en 1920 et les constructions vont s’étaler entre 1921 et 1953. Elle a cessé son activité en 1982 et l’ensemble a été acquis par le Toit Angevin en 2007. Le premier bâtiment, la chaufferie, construite en 1923, a déjà été démolie, ainsi que deux petits bâtiments témoins qui servaient comme modèle pour la construction d’autres manufactures ailleurs en France et les trois grandes cheminées.
La halle J est un très beau bâtiment des années 1930 (il a été construit entre 1928 et 1932 [1]). La qualité de l’ensemble architectural a d’ailleurs été reconnue par le ministère de la Culture qui lui a accordé le label « Patrimoine Industriel du XXème siècle » !

2. Plan de la Manufacture des Allumettes
Trélazé, Maine-et-Loire
Photo : D. R.
Voir l´image dans sa page

Une telle destruction relève de la politique de la terre brûlée car s’il est possible de détruire la halle, aucun immeuble ne pourra être construit pour l’instant à sa place. En effet, le Plan local d’urbanisme a été annulé et une enquête publique menée en septembre et octobre a rendu un avis défavorable à la révision du plan d’occupation des sols, notamment en raison de la « valeur patrimoniale et architecturale » du site. L’emplacement reste donc classé en zone artisanale.

Personne ne semble avoir pris conscience de l’intérêt évident de ces bâtiments à l’exception des associations locales de défense du patrimoine, Sauvegarde de l’Anjou et Rêverie des Allumettes qui vont tenter de s’opposer à cet acte de vandalisme en s’interposant devant les bulldozers. Une pétition est en ligne que vous pouvez signer ici. Rappelons qu’une autre architecture industrielle des années 1930 est en grave danger à Paris : les bâtiments de la Marine Nationale des frères Perret (voir l’article).

English version

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.