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La Beauté et la mort

Natures mortes animalières de la Renaissance à l’époque moderne

Von Schönheit und Tod. Tierstillleben von der Renaissance bis zur Moderne.

Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle, du 19 novembre 2011 au 19 février 2012

1. Albrecht Dürer (1471-1528)
Canard mort, vers 1502 ou 1512
Aquarelle et gouache sur parchemin
avec rehauts d’or - 22,5 x 12,3 cm
Lisbonne, Musée Calouste Gulbenkian
Photo : Calouste Gulbenkian Foundation
C. G. M., Lisbonne
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À une époque où l’on manifeste contre les magasins de fourrures et où les chatons règnent sur les calendriers, il est audacieux d’organiser une exposition sur la nature morte animalière... Le musée de Karlsruhe retrace l’histoire du genre à travers 125 œuvres (essentiellement des peintures, quelques aquarelles et reliefs), dont une trentaine est issue de ses collections. Le catalogue est exclusivement en allemand, ce qui est bien dommage pour un musée si proche de la frontière française ; il comporte cependant de belles reproductions et chaque œuvre est dotée d’une notice détaillée.

Le parcours à la fois chronologique et géographique évolue du XVIe au XXe siècle et donne la part belle aux écoles allemande, flamande, hollandaise et française. Quelques toiles espagnoles et italiennes viennent toutefois ponctuer l’ensemble. Poils, plumes, écailles et soies, c’est l’occasion de découvrir l’étonnante diversité du genre, qui nous fait passer du silence méditatif de Stoskopff à la somptueuse exubérance de Weenix, de Dürer à Fautrier, du naturalisme à l’expressionnisme.

En guise d’introduction, l’exposition commence par trois œuvres de la Renaissance allemande, réalisées par Dürer (ill. 1), Hoffman et Cranach, qui représentent des volatiles morts suspendus à un crochet, évoquant ainsi les prémices de la nature morte animalière, lorsqu’elle n’était pas encore tout-à-fait un sujet en soi.


2. Joachim Beuckelaer (1534-1574/1575)
Le Christ chez Marthe et Marie, 1569
Huile sur toile - 81 x 104 cm
Lemgo, Weserrenaissance-Museum Schloß Brake
Photo : Weserrenaissance-Museum Schloß Brake
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Dans les salles suivantes se déploie la peinture flamande des XVIe et XVIIe siècles, plus particulièrement à Anvers. Un nouveau thème apparaît : les scènes de marché, inventées dit-on par Pieter Aertsen, peintre de l’abondance qui accumule en un joyeux capharnaüm poissons, perdrix, canards, lapins, agrémentés de fruits et de légumes. Ces images sont parfois empreintes d’une moralité plus ou moins explicite, comme Le Christ chez Marthe et Marie de Joachim Beuckelaer, élève de Aertsen : le sujet est rejeté dans un coin tandis que la composition est envahie de denrées en tout genre, symboles des nourritures terrestres et des préoccupations matérielles de Marthe ; Marie, elle, recherche une nourriture spirituelle auprès de Jésus (ill. 2). L’artiste peignit aussi des œuvres à connotation érotique, plus ou moins équivoques, du geste égrillard d’un vendeur de poisson aux tentatives directes d’un marchand de volailles.
On ne connaît pas grand-chose de la vie de Clara Peeters, si ce n‘est qu’elle travaillait à Anvers au début du XVIIe siècle ; on lui doit en tout cas…

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