L’avenir du Musée de l’Assistance publique à nouveau en question

1. Hôtel de Miramion
Ancien siège du Musée de l’Assistance Publique
Récemment vendu par l’APHP
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page

7/8/12 – Musée – Paris, Musée de l’Assistance Publique – La décision avait été prise par Roselyne Bachelot il y a quelques mois : vendre l’Hôtel de Miramion qui abritait (ill. 1) jusqu’à aujourd’hui le Musée de l’Assistance Publique.
Aux dernières nouvelles (voir la brève du 27/6/11), les collections devaient pourtant être directement transférées à l’Hôtel-Dieu (ill. 2), sur l’île de la Cité, où un musée disposant de davantage d’espace doit être aménagé. Hélas, la décision de la ministre de la Santé, entérinée par Jean-Marie Le Guen [1], président du Conseil de surveillance de l’APHP nouvellement élu, est désormais mise en œuvre. Tout cela s’est d’ailleurs passé dans une discrétion remarquable avant qu’on ne l’apprenne début juin. Aujourd’hui, l’acquéreur est trouvé même si l’on ne connaît pas encore son nom. Tout cela oblige à fermer le musée et mettre en caisse ses collections. Le déménagement doit avoir lieu en septembre par une société spécialisée et les œuvres seront stockées par un prestataire privé spécialisé dans ce type d’opération.

2. Hôtel-Dieu de Paris
Le Musée de l’Assistance Publique devrait
être installé dans cet édifice
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page

La vente de cet hôtel n’était pas forcément choquante, à condition que le musée puisse être effectivement transféré à l’Hôtel-Dieu et surtout que l’on évite sa fermeture. Selon Stéphane Fériaut, le responsable du développement de l’APHP, en charge de ce projet, celui-ci n’est aucunement remis en question. Il nous a affirmé qu’une partie du produit de la vente devait être affecté à l’aménagement du musée dans l’Hôtel-Dieu, sachant que celui-ci y occuperait le double de la surface actuelle. Il pourrait ouvrir, d’après lui, d’ici trois ou quatre ans, soit en 2016 ou 2017.
Nous ne mettons pas en doute l’engagement de Stéphane Fériaut qui semble de parfaite bonne foi. Mais outre que pour l’instant rien de tout cela n’est acté officiellement, on rappellera qu’il parlait, l’année dernière d’une volonté de l’APHP de « mener ce projet rapidement, au plus tard pour 2015 et si possible même avant, en 2013 ou 2014 », sans qu’il soit question d’une fermeture même temporaire. Or, les travaux à l’Hôtel-Dieu n’ont même pas commencé (et l’APHP n’a pas encore communiqué officiellement) que le musée ferme et que sa réouverture à l’Hôtel-Dieu se voit déjà repoussée de deux, voire de trois ans.

A partir de septembre, un comité de spécialistes devrait être réuni, incluant notamment plusieurs membres de la Direction régionale des affaires culturelles, pour élaborer avant la fin de l’année le projet scientifique. Une sélection d’œuvres devrait être exposée dans des conditions qui restent à définir au Crédit Municipal dans sa salle de la rue des Francs-Bourgeois et des expositions itinérantes seront organisées (mais qui ne concerneront pas les collections patrimoniales). Les œuvres seront par ailleurs disponibles pour être prêtées aux expositions (le ter Brugghen est actuellement exposé à Toulouse [2]).
Tout cela n’est pas bon signe et l’on a connu beaucoup de promesses de ce genre qui n’ont jamais été tenues. Il faut espérer que le nouveau gouvernement, en particulier, la ministre de la Culture, reste particulièrement vigilant à ce sujet. La réouverture rapide du Musée de l’Assistance Publique (et une meilleure présentation, notamment de ses collections artistiques) reste une nécessité absolue.

English Version


Didier Rykner

Notes

[1On remarquera donc le touchant unanimisme des deux responsables, l’une UMP, l’autre socialiste, dans cette décision.

[2On ne comprend pas bien cependant pourquoi le prêt de ce tableau a été refusé au Los Angeles County Museum of Art pour sa version de l’exposition sur les caravagesques, alors qu’il est destiné à rejoindre des réserves...

Mots-clés

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.