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Kurt Martin und das Musée des Beaux-Arts de Strasbourg

Kurt Martin und das Musée des Beaux-Arts de Strasbourg / Museums- und Ausstellungspolitik im « Dritten Reich » und in der unmittelbaren Nachkriegszeit

[Politique des musées et des expositions sous le IIIe Reich et dans l’immédiate après-guerre]

Auteur : Tessa Friederike Rosebrock

Ce livre qui fait honneur à la recherche comme à l’édition scientifique d’Allemagne : rationnelle et pédagogique organisation de l’exposé s’ouvrant chaque fois sur d’amples récapitulatifs historiques, inlassable bibliographie de 36 pages étayant des notes par centaines, 66 pages de pièces documentaires, etc., découle d’une thèse soutenue en 2010 à la Freie Universität de Berlin sous la supervision du professeur Thomas Gaehtgens. Tessa Friederike Rosebrock, son auteur, s’y était activement préparée en travaillant en 2004 comme collaboratrice scientifique au musée des Beaux-Arts de Strasbourg dans le cadre d’une recherche (très bienvenue !) sur la provenance des tableaux entrés dans ce musée au cours de la dernière Guerre, période problématique s’il en est (p. IX-X de l’introduction).
Une enquête comme il s’en multiplie depuis quelques années, notamment en Allemagne comme dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, à propos de la question proprement lancinante des spoliations artistiques opérées entre 1933 et 1945 en Allemagne ou ailleurs, par le fait des autorités allemandes, et de la circulation afférente des œuvres d’art pendant cette période. C’est justement l’objet de la mission actuelle de Tessa Rosebrock, présentement en poste au musée de Karlsruhe.
Par le hasard (ou la faute ou le profit !) de l’Histoire, le musée des Beaux-Arts de Strasbourg est le porteur d’une singulière exception qui à coup sûr méritait examen. Le musée ne souffrit pas vraiment de l’Occupation, mis à part les spectaculaires destructions infligées au palais Rohan par les bombardements alliés de 1944 [1] (p. 223-225 et fig. 72-76) : les bâtiments furent assez vite relevés et les traces les plus visibles de la guerre, effacées. Tout en étant implacablement germanisée dans sa direction, à l’exception du personnel d’avant 1939 qui resta dans l’ensemble en place (p. 89-90), et qui plus est, fermée durant cette phase critique, l’institution s’enrichit alors comme jamais mais d’une façon légitime (p. IX, 3-6), ce qui était pour le moins paradoxal quand on songe aux bouleversements de la guerre et à ce que représentèrent pour l’Alsace ses quatre années de radicale annexion à l’Allemagne du IIIe Reich.

Cette étonnante parenthèse muséale avait été déjà rappelée dans deux récentes publications des musées de Strasbourg dont nous avons fait état en 2010 [2]. Elles mettaient en valeur le rôle capital de Hans Haug (1890-1965), l’inoubliable conservateur-démiurge du musée d’avant 1939 et d’après 1945, fort présent malgré tout durant ces années-là (le nouvel ordre germanique de 1940 l’avait éloigné comme « impossible » Français). Fait providentiel, il put maintenir (p. 137-140) ses bonnes relations d’avant-guerre avec le nouvel homme fort imposé par l’Allemagne dans la sphère des musées d’Alsace entre 1940 et 1944, à savoir Kurt Martin (1899-1975), son probe collègue de Karlsruhe, qui fait l’objet, à tant d’égards justifié, du présent ouvrage. Haug et lui s’appréciaient en tant…

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