Jugement définitif contre le contournement de Beynac

Pont construit pour le contournement
de Beynac, et devant être détruit
Photo : Didier Rykner
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29/6/20 - Patrimoine - Contournement de Beynac - Les bonnes nouvelles patrimoniales sont suffisamment rares pour que l’on puisse savourer celle-ci comme il se doit. D’autant qu’il s’agit cette fois d’un jugement définitif. Le Conseil d’État vient en effet, à nouveau, de donner raison aux opposants à la construction du contournement routier de Beynac. Il s’agissait d’un pourvoi en cassation déposé par Germinal Peiro, le président du conseil départemental. Le Conseil d’État a en effet considéré que l’arrêt de la Cour d’Appel de Bordeaux qui a jugé la déviation de Beynac illégale pour violation du Code de l’environnement, était rigoureusement motivé et que la démolition du chantier était donc parfaitement fondée.

Nous avions largement abordé cette affaire dans un article que nous avions publié le 26 décembre 2018, et dans deux autres sur les péripéties judiciaires qui ont suivi. L’obstination du président du Conseil départemental, qui a souhaité passer en force, et l’aveuglement de l’État par l’intermédiaire du préfet, démontrent une fois de plus la manière dont les pouvoirs publics considèrent le patrimoine et l’environnement. Est-il normal que ce soient des associations de défense du patrimoine et des particuliers qui agissent pour faire respecter la loi ? Le département va désormais devoir remettre en état le site, ce qui va coûter cher, inutilement, aux contribuables, alors que les travaux avaient été menés sans attendre que les recours soient terminés et en essayant de mettre tout le monde devant le fait accompli.
Rappelons aussi que ces travaux ont également abouti à la destruction d’un grand bassin gallo-romain, un vandalisme pour lequel il est dommage que Germinal Peiro ne doive jamais rendre des comptes.

Il est probable en plus que celui-ci essaye à nouveau de s’opposer à l’obligation de remettre en état les lieux comme le jugement le lui impose. De sa part, tout est possible, et il a déjà déclaré (voir la vidéo sur cet article) que dans cette hypothèse, il ne se soumettrait pas à la justice. Il accuse l’État de lui avoir donné l’autorisation de travaux puis de les empêcher. Il confond tout simplement le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, alors que l’État lui-même, quand il a tort, peut être condamné. Il ose parler de déni de justice et de déni de démocratie, et assure qu’on va voir « ce qu’est la résistance des Périgourdins », semblant ainsi investi d’une mission divine, comparant la résistance à venir avec la « résistance pendant la dernière guerre » (sic), expliquant que « ce chantier il n’est pas démoli demain ». La justice a parlé, et il propose donc de s’y opposer, avec des menaces à peine voilée. Ce sont des propos de factieux, ni plus ni moins.


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