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Jean-Jacques Henner. La chair et l’idéal

Strasbourg, Musée des Beaux-Arts, du 8 octobre au 24 janvier 2021.

1. Jean-Jacques Henner (1829-1905)
Adam et Ève découvrant le corps d’Abel, 1858
Huile sur toile - 147 x 113 cm
Paris, Musée Jean-Jacques Henner
Photo : Didier Rykner
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Nous n’avons vu la rétrospective Henner que très tardivement, ce qui donnera donc peu de temps à ceux qui liront ces lignes et qui n’auraient pas déjà eu la chance de se rendre dans la capitale alsacienne pour la visiter. Il s’agit néanmoins d’une exposition exemplaire heureusement accompagnée d’un catalogue qui ne l’est pas moins et nous ne saurions trop conseiller à ceux qui le peuvent encore de profiter des dix jours restants (et deux week-ends) pour faire un saut à Strasbourg.

Nombreux sont ceux qui ont une image fausse de cet artiste. La donation de son fonds d’atelier à l’État, et la création du Musée Jean-Jacques Henner, fut en effet à la fois une chance et une malchance : une chance, car cela lui a permis certainement de ne jamais être réellement oublié contrairement à beaucoup d’artistes de son époque ; une malchance car les œuvres que l’on peut y voir ne sont pas entièrement représentatives de son art, et leur abondance donne une fausse idée de son talent, même si le travail effectué ces dernières années et dont nous avons pu rendre compte ici ou permettait déjà de comprendre à quel artiste on a affaire.

Autre plaie qui a nui à cet artiste, le grand succès qu’il a longtemps connu lui a valu une multitude d’imitateurs, voire de copistes ou de faussaires, qui ont inondé le marché de peintures à « la manière de », très souvent des jeunes femmes rousses, mais d’une qualité parfois sommaire et qui ont contribué à dévaloriser son art. Le catalogue évoque cet aspect de sa postérité dans un essai, signalant par exemple une vente très récente remplie de faux provenant d’une même collection. Trop de gens ont l’impression qu’il ne peignit que des femmes rousses et ont l’image fausse d’un peintre répétitif et inégal. Henner est pourtant un vrai peintre dont l’art est très éloigné de ces pâles copies.

La rétrospective strasbourgeoise, en ajoutant aux œuvres venant du Musée Henner de nombreuses toiles et dessins conservés dans d’autres musées, et en s’attachant à montrer les diverses facettes de son art en privilégiant la qualité, permet de rappeler que le peintre fut à l’aise dans de nombreux genres et réussit à trouver un style qui lui est propre tout en empruntant beaucoup tant aux peintres du passé qu’à ses contemporains. Si ces influences diverses sont souvent très visibles, elles n’empêchent donc pas l’artiste d’avoir une vraie personnalité, dans un style inclassable à la frontière du symbolisme et du réalisme, réussissant ainsi de manière saisissante un syncrétisme qu’il est aujourd’hui très difficile de qualifier.


2. Jean-Jacques Henner (1829-1905)
Saint Sébastien, 1888
Huile sur toile - 150,5 x 118,6 cm
Paris, Musée Jean-Jacques Henner
Photo : Didier Rykner
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Son père, qu’il…

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