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Jean Carriès. La matière de l’étrange

Paris, Petit Palais, du 11 octobre 2007 au 27 janvier 2008

Mort prématurément avant d’avoir pu mener à bien la Porte monumentale qu’il estimait être son chef d’œuvre et dont il ne reste que des fragments (ill. 1), Jean Carriès reste peu connu du grand public bien qu’il n’ait jamais cessé de passionner les amateurs et que ses œuvres emportent depuis une dizaine d’années des enchères record dans les ventes. Visionnaire, expérimentateur inlassable des techniques céramiques, point de jonction entre la tradition et la modernité, cet artiste à nul autre semblable a passé sa vie à poursuivre un idéal artistique dont la manifestation plastique recouvre une véritable métaphysique. Sorte de Bernard Palissy du XIXe siècle, Carriès méritait que lui fût rendu un hommage digne de son œuvre. C’est naturellement au Petit Palais qu’il revenait de consacrer à l’artiste une telle manifestation puisque le Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris conserve grâce au don Georges Hoentschel la majeure partie de son œuvre


1. Jean Carriès (1855-1894)
Masque grotesque, carreau
de la Porte monumentale, 1891/1894
Grès émaillé - 36 x 31 x 18 cm
Paris, Petit Palais
Photo : Philippe Ladet/Petit Palais/R. Viollet
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2. Louise-Catherine Bresleau (1856-1927)
Portrait de Carriès dans son atelier, 1885-1886
Huile sur toile - 165 x 139 cm
Paris, Petit Palais
Photo : Petit Palais/R. Viollet
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Disons-le sans ambages, cette exposition est une réussite totale et spectaculaire, tant du point de vue de l’ampleur de l’exposition, de la qualité des pièces montrées (fonds du musée, prêts de collections publiques et privées) que de la structure muséologique, de la scénographie raffinée et des éclairages. C’est absolument admirable.


3. Jean Carriès (1855-1894)
Tête de Faune, entre 1890 et 1892 ?
Grès émaillé - 31,3 x 28,8 x 20,8 cm
Paris, Petit Palais
Photo :Patrick Pierrain/Petit Palais/R. Viollet
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4. Jean Carriès (1855-1894)
Masques d’horreur
Grès émaillé
Paris, Petit Palais
Photo : Jean-David Jumeau-Lafond
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Après avoir été accueilli par le beau portrait de l’artiste dû à Louise-Catherine Breslau (ill.2), le visiteur entre d’emblée dans le vif du sujet : une série de Faunes à oreilles de lapin (ill. 3) en plusieurs matières (plâtre, bronze, grès) ainsi que des masques d’horreur déclinés en plusieurs sortes de grès vernissés désignent à la fois l’imaginaire singulier de l’artiste et sa recherche de matière (ill. 4). Autodidacte, Carriès s’attache au fond comme à la forme. L’inspiration et l’imaginaire sont pour lui indissociables du travail plastique et de la recherche technique, qu’il s’agisse de la cire ou de la céramique. Saluons aussi l’intelligent effort pédagogique qui permet au public de toucher une série de masques d’après Carriès, modernes certes mais dans les différents supports expérimentés par l’artiste, une pertinente initiation à la sculpture et à sa…

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