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Interview de Fabrizio Lemme

Grand collectionneur de peinture italienne des XVIIe et XVIIIe siècles, principalement par des artistes romain, Fabrizio Lemme est également un généreux donateur. Après avoir offert plusieurs peintures au Louvre et à la Galleria Nazionale du Palais Barberini à Rome, il a fait bénéficier le Palais Chigi, à Ariccia, d’une très importante donation de 128 tableaux (voir l’article).

Pourquoi collectionnez-vous et pourquoi les XVIIe et XVIIIe siècles romain ?

Ce choix n’a pas été fait par hasard. C’est mon amitié avec Italo Faldi qui le justifie. Pratiquement, lorsque j’ai commencé à acheter des tableaux, en 1966, c’était dans le désordre : des paysages, des natures mortes, des portraits, des tableaux d’histoire. Il n’y avait aucun lien entre les différents achats.

Il s’agissait déjà uniquement de tableaux italiens, de tous les siècles ?

Seulement des tableaux italiens, mais toujours de l’âge baroque, car c’est celui qui m’intéresse le plus. Je m’intéresse à l’histoire de l’art, sans limite de dates. J’aime beaucoup aussi les peintres de la trans-avant-garde. J’ai à mon cabinet d’avocat de petites choses de Marcel Duchamp, de Gino di Dominici, de Luca Patella, de Mario Merz, des peintres encore plus à l’avant-garde que ceux d’aujourd’hui, mais mon intérêt pour l’âge baroque est quelque chose qui vient du plus profond de moi. C’est un choix que j’ai fait car je pense que l’âge baroque est encore à découvrir. Pendant des dizaines d’années, le jugement négatif de l’époque romantique à beaucoup pesé sur le baroque. On considérait pratiquement le baroque comme une période où l’histoire regardait vers le passé. Alors que c’est plutôt le contraire. Il y a eu des événements au XVIIe siècle qui sont à la base de notre histoire actuelle, comme la Guerre de Trente ans, qui est à l’origine des nations allemande, française et hollandaise. Ce sont des faits qui expliquent pourquoi des nations se sont formées, donc ce sont des événements qui ont une portée au-delà de leur époque. Une autre raison pour laquelle je m’intéresse aussi à l’âge baroque, mais en tant que laïc, c’est la contre-réforme catholique et la rhétorique de cette contre-réforme. Cet événement a été étudié par Marc Fumaroli qui a écrit des pages remarquables sur cet événement
Cet amour de l’âge baroque vient même avant celui pour la peinture, même si j’aime beaucoup le Caravage et les peintres baroques. Parmi mes peintres préférés, il y en a deux du XVIIe : Poussin d’un côté et Guido Reni de l’autre. C’est pour cette raison que j’ai collectionné dans ce domaine, mais j’ai commencé, comme je le disais, de manière très désordonnée. Peintres romains, napolitains, génois, lombards… Après quatre ans d’achat qui n’avaient pas de liens entre eux, en 1970, comme je vous l’ai dit, j’ai connu un grand historien de l’art, le premier qui soit devenu mon ami. Il s’appelle, car il est toujours vivant même s’il est très âgé, Italo Faldi. Il était à l’époque vice surintendant de Rome et il était un grand…

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