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Giuseppe De Nittis. La modernité élégante.

Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, du 21 octobre 2010 au 16 janvier 2011

1. Giuseppe de Nittis (1846-1884)
Autoportrait, 1883
Pastel - 114 X 88 cm
Barletta, Pinacoteca Giuseppe De Nittis
Photo : D. R.
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Le Petit Palais s’est fait une heureuse spécialité de révéler ou de rappeler l’existence d’artistes méconnus ou oubliés, en tout cas du grand public : pour en rester aux dernières années, il y eut le lumineux peintre Joaquin Sorolla (voir l’article), l’original sculpteur Jean Carriès (voir l’article), le réaliste Fernand Pelez (voir l’article)… En proposant en ouverture de sa nouvelle saison une présentation de Giuseppe De Nittis (1846-1884) (ill. 1), le musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris répare une véritable injustice puisqu’il s’agit de la première exposition qui lui soit consacrée de ce côté-ci des Alpes depuis… 1886. Et pourtant, si le nom de De Nittis est aujourd’hui bien oublié des Français – y compris de l’historiographie d’art [1] – (et dans une moindre mesure des Italiens [2]), il n’en fut pas de même dans la décennie qui suivit l’effondrement du Second Empire. Ami de Degas et Manet, très souvent exposé au Salon, participant dès leur première présentation chez Nadar à l’aventure impressionniste, recevant chez lui le tout-Paris intellectuel (Zola, Daudet, Goncourt, Heredia, Dumas fils, Duranty…) et artistique, il était admiré par nombre de critiques, de Castagnary le héraut des réalistes à Geffroy le premier historien de l’impressionnisme en passant par Philippe Burty qui fut le chantre du japonisme. Dès lors se pose une question : d’où vient cet effacement de notre horizon culturel de celui qui clamait « que la France est le pays que j’ai épousé » [3] et que certains critiques considéraient comme « un Français, un Parisien pur sang » [4], reprochant qu’à l’Exposition universelle de 1878 il fut accroché dans la section italienne ?


2. Giuseppe de Nittis (1846-1884)
L’Ofantino, 1866
Huile sur toile - 60 X 100 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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3. Giuseppe de Nittis (1846-1884)
Sur les rives de l’Ofanto, 1867
Huile sur toile - 25 X 110 cm
Florence, Galleria d’arte moderna di Palazzo Pitti
Photo : D. R.
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Car c’est bien en effet Paris qui fit sa réputation – comme nombre de peintres étrangers d’alors – à travers les Salons où il exposa dès 1869, venant de son Italie natale après avoir rompu en 1863 avec l’Académie des Beaux-Arts de Naples qu’il jugeait trop inféodée à la tradition classique. En compagnie de trois condisciples – Cecioni, De Gregorio et Rossano – il fonde l’Ecole de Resina d’inspiration naturaliste. Mais son tempérament ne parvient pas davantage à se plier à cette discipline stylistique : alors qu’en 1864 il avait brossé une pochade narrative à la touche floutée jouant des lumières qui traversent les frondaisons (Rendez-vous au bois de Portici, Viareggio, Istituto Matteucci), il donne deux ans plus tard un ample format au trait précis, aux…

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