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Girodet face à Géricault ou la bataille romantique du Salon de 1819

Montargis, Musée Girodet, du 12 octobre 2019 au 12 janvier 2020.

1. Anne-Louis Girodet-Trioson (1767-1824)
Pygmalion et Galatée
Huile sur toile - 253 x 202 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Musée du Louvre
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En 1819 l’ouverture du Salon, qui devait avoir lieu en février, fut repoussée au 25 août. Cela fut néanmoins insuffisant à Girodet pour exposer dès le début son tableau Pygmalion et Galatée (ill. 1) qui n’y fut présenté finalement que dans les derniers jours, non sans grand succès d’ailleurs. Mais ce Salon est aujourd’hui d’abord et avant tout considéré comme celui du Radeau de la Méduse. L’exposition de Montargis confirme cela, mais en remettant cet événement dans un contexte complexe et passionnant.

Tout est remarquable dans cette exposition que nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs. L’exposition elle-même, qui prend place dans plus de la moitié des galeries du musée, qui forment un écrin très évocateur de ce que pouvait être un Salon au XIXe siècle, tant l’architecture évoque celle des salles du Louvre. Et cela ne prive pas pour autant les visiteurs des œuvres qui y sont d’ordinaire exposées puisqu’elles ont été déplacées dans les salles d’exposition temporaires du rez-de-chaussée, nouvellement créées lors de l’inauguration du musée (voir l’article) et qui permettent de redécouvrir l’œuvre de Girodet et de ses élèves dans une muséographie temporaire différente mais mettant bien les tableaux en valeur (ill. 2).


2. Vue des tableaux de la collection permanente (Girodet et ses élèves)
présentés dans les salles d’exposition temporaire
Photo : Didier Rykner
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Le catalogue constitue l’autre réussite indéniable de cette manifestation. Certes, il ne contient pas de notices, mais toutes les œuvres exposées sont largement commentées dans les nombreux essais et certaines des peintures les plus importantes font l’objet d’études complètes. On peut juste regretter que ce parti pris, qui peut se justifier, ne prévoit pas, dans la liste des œuvres exposées et dans les légendes des tableaux de préciser à chaque fois les pages concernant ces œuvres. C’est réellement un péché véniel tant cet ouvrage, assorti d’une bibliographie très détaillée, est passionnant et novateur.

La thèse principale de l’exposition, à laquelle on ne peut qu’adhérer, est que 1819 fut le premier Salon romantique, celui où s’opposèrent pour la première fois sur les cimaises et dans les critiques des journaux deux conceptions différentes de la peinture. La sculpture, évoquée par un essai, est absente de l’exposition pour des raisons évidentes de coût de transport, mais il est vrai que le romantisme sculptural a dû attendre quelques années, jusqu’au Salon de 1831, avant d’être pleinement opérationnel.
Que ce fut un Salon en partie romantique, la présence du Radeau de la Méduse, renommé Scène de naufrage pour éviter de heurter de front les royalistes, en montrant le résultat de l’impéritie du gouvernement qui avait confié à un capitaine incompétent…

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