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Giacinto Brandi 1621-1691. Catalogo ragionato delle opere

Auteur : Guendalina Serafinelli

Alors que se multiplient avec une pertinence très relative les publications sur la peinture romaine du début de l’âge baroque autour de Caravage et ses suiveurs, la parution d’une première monographie sur l’un des principaux peintres actifs dans la seconde moitié du XVIIe siècle à Rome arrive à point nommé [1]. Résultant d’une thèse soutenue en 2012 à la Sapienza, cette volumineuse somme enrichit l’appréciation comme la connaissance d’un chapitre artistique encore trop méconnu : celui se déroulant de la fin du pontificat d’Innocent X Pamphili (1644-1655) à celui d’Innocent XI Odescalchi (1676-1689), période certes encore largement dominée par le génie de Bernin, mais qui voit aussi bien l’esthétique exacerbée de Francesco Borromini et le langage plus mesuré de Carlo Rainaldi en matière d’architecture, que les chefs-d’œuvre de Melchiorre Cafà et Domenico Guidi pour la sculpture. La peinture connut dans le même temps ses maîtres, à l’instar de Carlo Maratta qui orienta la fougue baroque vers un renouveau classique. Moins connu mais non moins capable, Giacinto Brandi suivit aussi une voie singulière qui méritait bien d’être analysée en profondeur. L’ouvrage de Guendalina Serafinelli réussit brillamment cette réhabilitation.

Fils d’un brodeur florentin, Giacinto Brandi naît en 1621 à Rome, comme le prouve son acte de baptême publié en 2000. Ainsi que le rapportent les Notizie de Filippo Baldinucci, il se forme au contact du classicisme bolonais dans la Ville éternelle, passant brièvement dans l’atelier du sculpteur L’Algarde vers 1633 puis dans celui de Giovan Giacomo Sementi, l’un des meilleurs élèves de Guido Reni. Cet apprentissage, valorisant notamment la copie des maîtres, dut se poursuivre jusqu’à la mort de Sementi en 1636. Dans leurs couleurs contrastées et leur vigueur plastique, les œuvres de jeunesse révèlent une claire influence de Giovanni Lanfranco, totalement ignoré par les premiers biographes de Brandi. Peintre de Parme formé par Agostino Carracci puis Annibale à Rome, Lanfranco travaille de 1634 à 1646 à Naples ; Brandi y séjourne en 1638 et fréquente sans doute son atelier, tout en s’ouvrant au naturalisme de Ribera et son cercle. Le jeune artiste a l’opportunité de se familiariser avec l’œuvre de Lanfranco dès ses débuts à Rome ou plus tardivement avec le retour du maître en 1646 dans la cité papale où il meurt l’année suivante. Parmi les premiers tableaux peints par Brandi, un Saint Pierre (vers 1638 ?, Ascoli Piceno, Pinacoteca Civica) remontant vraisemblablement à la période napolitaine reprend très fidèlement la composition d’un Saint André agenouillé devant la croix de Lanfranco (Berlin, Gemäldegalerie), témoignant d’une méditation profonde sur l’un des plus éloquents créateurs baroques.

Revenu à Rome en 1638 ou 1639, Brandi collabore d’abord avec son beau-frère Giovanni Battista Magni, peintre originaire de Modène, en particulier dans son premier grand chantier : la salle d’Ovide du palais Pamphili sur la place…

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