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Franz Ludwig Catel : un peintre romantique dans la Calabre napoléonienne

Châtenay-Malabry, La Vallée aux Loups, Maison de Châteaubriand, du 18 septembre au 19 décembre 2021

Si le nom de Franz Ludwig Catel est loin d’être totalement inconnu, tant les vues d’Italie de ce peintre prussien sont restées célèbres, les quarante dessins exposés pour encore trois semaines à La Vallée aux Loups constitueront assurément une découverte pour les visiteurs de la Maison de Chateaubriand. Ils appartiennent en effet à un fonds largement méconnu mais pourtant conservé depuis la Restauration à la Bibliothèque nationale de France. Les deux institutions se sont donc rapprochées afin de proposer cette passionnante exposition, accompagnée de deux publications dont aucune ne constitue véritablement un « catalogue » de celle-ci.

1. François Forster (1790-1872)
Portrait d’Aubin-Louis Milin, 1821
Gravure - 18,5 x 14,5 cm
Londres, The British Museum
Photo : British Museum
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A la BnF, Corinne Le Bitouzé et Gennaro Toscano ont publié le Journal de voyage de l’un de leurs plus illustres prédécesseurs, Aubin-Louis Milin (1759-1818), archéologue et directeur du Cabinet des médailles vers lequel affluaient alors mille trésors issus des saisies révolutionnaires. Cet humaniste du XVIIIe siècle (ill. 1) à la culture encyclopédique, largement oublié de nos jours, n’avait jamais eu l’occasion de visiter l’Italie : bénéficiant du soutien du ministre de l’Intérieur, le comte de Montalivet, assorti d’un budget conséquent, il se lança en septembre 1811 dans une longue mission d’inspection patrimoniale qui l’occupa jusqu’en octobre 1813. Il fit bien sûr étape à Venise et à Rome mais la partie qui nous intéresse aujourd’hui est son passage en Calabre, la région la plus méridionale d’Italie. Les riches voyageurs du Grand Tour dépassaient rarement Naples et s’aventuraient tout au plus jusqu’à Paestum, tant la pointe de la botte italienne avait alors mauvaise réputation : on y comptait peu de routes mais beaucoup de brigands. C’est à Joachim Murat que l’on doit la pacification brutale de la région : protégée par la flotte britannique, la Sicile où s’était réfugié l’ancien roi de Naples résistait aux troupes impériales, qui se rattrapèrent en massacrant les innombrables bandits calabrais.

2. Carl Christian Vogel von Vogelstein (1788-1868)
Portrait de Franz Ludwig Catel, 1813
Pierre noire et rehauts de blanc - 26,2 x 21,1 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Kupferstich-Kabinett
Photos : SKD
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Milin se rendait donc en terrain conquis : muni des sauf-conduits délivrés par le roi de Naples, il ne fait pas non plus figure d’aventurier. Mais il ne voyagea pas seul et fut accompagné dans son périple calabrais par le dessinateur prussien Catel (ill. 2) installé à Rome et par le jeune écrivain français Astolphe de Custine (1790-1857), fils de Delphine de Sabran, ancienne maîtresse de Chateaubriand. C’était la première fois qu’il voyageait sans sa mère et le contact ne passa manifestement pas avec Milin, qu’il qualifia cruellement de « vraie commère d’érudition », assurant même…

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