Fermeture du Musée du Présidial à Saintes

Musée du Présidial
Saintes
Photo : D. R.
Voir l´image dans sa page

11/6/09– Musée – Saintes, Musée du Présidial – La vente de son patrimoine par l’Etat, qui avait commencé sous Donnedieu de Vabres avec la cession prévue de monuments historiques aux collectivités locales, puis qui s’est accélérée récemment avec la vente au privé de bâtiments abritant des administrations d’Etat, fait école. Ce sont maintenant les collectivités locales elles-mêmes qui songent à vendre ou à louer en bail emphytéotique des monuments qui leur appartiennent. Et qu’il s’agisse d’un musée ne semble pas les gêner puisque ce sera autant d’économies : plus de musée à payer, plus de bâtiment à entretenir !

La ville de Saintes a ainsi décidé de mettre en caisses, cet automne, le Musée du Présidial avec ses collections. Ce musée charmant, possède de beaux tableaux, des céramiques de Saintonge et du mobilier ancien. Certes, certaines écoles flamandes ou italiennes sont des œuvres d’atelier, mais ils assument leur fonction décorative en recréant un décor patricien. Lorsque l’on visite le quartier historique piétonnier de la ville, on voit, un peu comme dans le Marais à Paris, les façades de nombreux hôtels particuliers. Installé dans l’un d’eux, du début du XVIIe siècle, le Présidial permet au visiteur d’en découvrir l’intérieur et d’en comprendre la distribution des pièces étage par étage.
Cet édifice serait donc vendu ou loué en bail emphytéotique, même si, comme l’avoue Sylvie Barre, l’adjointe à la Culture [1], dans Sud-Ouest (8/6/09), « on ne pourra pas faire grand-chose dans ce monument classé. » Comme fermer un musée pourrait faire mauvais effet, on prend le prétexte de la construction d’un bâtiment qui réunirait toutes les collections des musées de la ville. Mais ce nouveau musée n’a fait l’objet d’aucune étude, d’aucune planification, ni d’aucun financement ! Il est évident qu’il ne s’agit ici que de se débarrasser du musée en le mettant en réserve pendant de longues années. Cette idée de regrouper les collections avec notamment celles du musée de l’Echevinage, qui conserve les œuvres du XIXe et du XXe siècle, est d’ailleurs mauvaise. Elle peut ête légitime dans d’autres villes mais certainement pas ici, l’intérêt du Présidial résidant, comme nous l’avons dit, dans l’adéquation entre le contenant et le contenu, qui se magnifient l’un l’autre.

Une pétition a été lancée par le journaliste Michel Blanchard et plusieurs représentants d’associations. Nous encourageons vivement tous les lecteurs de La Tribune de l’Art à la signer. Après les églises que l’on détruit, les monuments historiques que l’on vend, voici les musées que l’on ferme (beaucoup d’ailleurs, le sont déjà, et nous en parlerons bientôt) ! Il est urgent que la réaction soit à la mesure de l’attaque.

Pour signer la pétition, cliquer ici.

English version coming soon

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.