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Expositions de dessins dans les galeries parisiennes

19/5/22 - Marché de l’art - En cette semaine du dessin, plusieurs galeries parisiennes proposent un florilège d’œuvres graphiques. Rive Gauche, Nathalie Motte Masselink entraine ses visiteurs de l’humeur libertine d’une amoureuse au désespoir d’Agar répudiée par Abraham. Intitulée La Surprise agréable, la feuille d’Henri-Pierre Danloux met en scène une femme qui se languit de son amant, affalée dans son fauteuil (ill. 1). Elle est absorbée par la lecture d’une de ses lettres et tient dans son autre main son portrait miniature. La guitare et les livres qui trainent soulignent qu’elle est une femme instruite, mais son pied déchaussé et son corsage qui laisse entrevoir sa poitrine suggèrent qu’elle n’est pas d’humeur à se consacrer aux nourritures de l’esprit. Et voilà que l’être aimé apparaît inopinément derrière elle. Le titre est inspiré de Boilly, qui donna avec succès différentes interprétations de ce que pouvait être une Surprise agréable. D’ailleurs, si le titre ne décryptait pas la scène, on pourrait tout aussi bien voir un mari jaloux espionnant les rêveries de sa femme. La finesse d’exécution du dessin, alors que l’artiste travaille habituellement dans un style plus lâche, laisse penser qu’il s’agit d’un modèle pour l’estampe réalisée en 1789 par Pieter Hendrik Jonxis ; celui-ci était alors employé dans l’atelier de Nicolas Delaunay.


1. Henri-Pierre Danloux (1759-1809)
La Surprise agréable
Pierre noire et lavis gris - 43,5 x 35,3 cm
Paris, Galerie Nathalie Motte Masselink
Photo : Motte Masselink
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Ainsi Danloux, qui s’imposa comme portraitiste en France, puis en Angleterre durant la Révolution, peignit également des scènes de genre. Ce dessin reprend un tableau exposé quelques années plus tôt au Salon de la Correspondance à l’Hôtel de Villay, au côté d’une autre peinture de l’artiste tout aussi sensuelle, la Baigneuse surprise. Lors de son exil à Londres, il composa une scène de genre moins badine et plus monumentale, intitulée La Misère ou La Pitié, œuvre qui fut découpée par la suite, et dont le Musée du Louvre a pu réunir deux fragments en 2012 (voir la brève du 24/6/12).


2. Jean-François Millet (1814 – 1875)
Agar
Fusain sur papier bleu - 22 x 43,5 cm
Verso : Un marchant d’art visitant un peintre avec sa famille visible à l’arrière-plan et l’étude d’une mère et ses enfants devant une carriole avec un cochet
aris, Galerie Nathalie Motte Masselink
Photo : Motte Masselink
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Chez Nathalie Motte Masselink également, un grand fusain de Jean-François Millet (ill. 2) est préparatoire au tableau Agar et Ismaël conservé au Musée Mesdag de La Haye. L’œuvre fut commandée en 1848 par le gouvernement français, mais resta inachevée.


3. Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783)
Madame Perronneau endormie, 1766
Pastel sur vélin - 51 x 41 cm
Galerie Franck Baulme
Photo : F. Baulme
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Quai Voltaire, Franck…

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