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En couleurs. La sculpture polychrome en France 1850-1910

Paris, Musée d’Orsay, du 12 juin au 9 septembre 2018.

1. Vue de l’exposition « En couleurs »
au Musée d’Orsay
Photo : Didier Rykner
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La sculpture en couleur peut sembler à certains un concept étrange. En réalité, peindre le marbre et le plâtre ou utiliser des matières colorées pour donner plus de réalisme aux œuvres en trois dimensions sont des pratiques presque aussi vieilles que cet art. Le XIXe siècle l’a redécouvert : beaucoup de sculptures antiques étaient peintes. Celles du Moyen Âge aussi, même si cette polychromie a parfois disparu ou a été recouverte sous des repeints modernes. Jusqu’au XVIIe siècle, beaucoup de sculpteurs utilisaient la polychromie et ce n’est finalement qu’à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, pendant la période néoclassique, que les sculptures furent pour l’essentiel entièrement blanches.

Si l’exposition que présente Orsay - et qui se concentre logiquement sur la seconde moitié du XIXe et le début du XXe siècle - se révèle passionnante et riche en œuvres peu connues, le catalogue qui l’accompagne laisse un peu sur sa faim et aurait mérité d’être plus conséquent. Les essais sont tous intéressants mais le sujet aurait pu être encore davantage approfondi. Et, surtout, on ne comprend pas pourquoi seule une dizaine d’œuvres font l’objet de notices détaillées, les autres ne bénéficiant que des historiques et références bibliographiques rejetés à la fin de l’ouvrage. Ceci est d’autant plus dommage que l’exposition témoigne d’une véritable réflexion sur cette question et d’un gros travail de recherche qui se traduit d’ailleurs en annexe par un utile répertoire des sculptures en couleur dans les musées français. Malgré ces réserves, l’exposition est plus que recommandable, bénéficiant en outre d’une jolie muséographie de Nathalie Crinière (ill. 1).


2. Antique romain et
Nicolas Cordier (1567-1612)
Maure, dit Le Maure Borghèse
Albâtre fleuri, lapis-lazuli et marbres de couleurs, serpentine, calcaire noir, calcite blanche - 178 x 100 x 55 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Didier Rykner
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3. Charles Cordier (1827-1905)
Nègre du Soudan, 1856-1857
Albâtre, bronze argenté oxydé - 76 x 56 x 36 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : Didier Rykner
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Le début du parcours rappelle quelques exemples de sculpture polychrome antérieurs au XIXe siècle. Il s’ouvre avec un antique restauré au début du XVIIe siècle par Nicolas Cordier (ill. 2), sculpteur d’origine lorraine actif à Rome, qui porte le même nom, sans avoir aucun lien avec lui, qu’un des artistes à l’origine de la renaissance de la sculpture polychrome en France au XIXe, Charles Cordier. L’œuvre est faite de plusieurs pierres (albâtre, lapis-lazuli, calcaire noir, calcite blanche et marbres de couleur), et il est dommage qu’on n’en sache pas davantage, celle-ci n’ayant pas droit à une notice et n’étant jamais décrite dans les essais. Elle permet d’évoquer à la fois la restauration des antiques…

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