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Degas, Sickert et Toulouse-Lautrec

Londres, Tate Gallery. Terminée le 15 janvier 2006. Puis à la Phillips Collection à Washington du 18 février 2006 au 14 mai 2006.

Il ne reste plus qu’un mois pour voir à Londres l’une des meilleures expositions du moment. Conçue sur le mode de la confrontation, du cross-over et dans une perspective qui ne se borne pas aux seuls rapprochements stylistiques, Degas, Sickert et Toulouse-Lautrec s’intéresse aux échanges artistiques et commerciaux qui lièrent Paris et Londres entre 1870 et 1910. Vaste programme, dira-t-on, et qui aurait pu s’égarer à vouloir trop embrasser. Rien de tel avec des historiens aussi précis qu’Anna Gruetzner Robins et Richard Thomson. Leur approche ouverte ne se délite jamais et convient parfaitement aux images qu’elle éclaire, à ces aperçus de la société contemporaine dont la lecture se voulait incertaine, ambiguë, sans morale ni signification rigides. Les deux premières salles de l’exposition sont centrées sur Degas, son cercle et la façon dont il chercha à pénétrer le marché anglais au lendemain de la Commune. A son ami Tissot, qui l’avait précédé sur ce terrain en or, il écrivait dès novembre 1871 : « On m’a dit que vous gagniez beaucoup d’argent. Donnez-moi donc des chiffres. Il se peut que j’aille à Londres ces jours-ci avec Achille pour un moment. [..] En attendant, honorez-moi de quelques récits [...]. Donnez-moi quelques idées de la manière dont je pourrais tirer moi aussi quelque avantage de l’Angleterre [...]. Bonjour à Whistler, Legros. »

Alors que la France restait en état de choc et de siège à certains égards, Degas misait sur Londres, à la suite des peintres qui avaient tenté leur chance outre-Manche au cours des dix années précédentes. Whistler, Legros et Fantin-Latour furent en effet les premiers médiateurs d’une voie où d’autres allaient s’élancer, connaître le succès et affronter la polémique, l’un n’étant pas exclusif de l’autre. Degas, Tissot et Giuseppe de Nittis se tournèrent ainsi vers la ville la plus prospère d’Europe. En dépit de tout ce qui séparait plastiquement ces artistes, ils appartenaient ensemble au « mouvement réaliste »,…

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