Décors de restaurants, de bars et de boutiques : un appel à nos lecteurs

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Décor du café Barjot, 18 avenue Ledru-Rollin vendu en décembre 2020
Photo : La Parisienne du Nord
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Il y a deux ans, nous avions rappelé à quel point les décors historiques des boutiques et des restaurants parisiens étaient mal protégés, et disparaissaient souvent dans l’indifférence générale (voir l’article). Si certains d’entre eux sont inscrits, ou classés, un grand nombre ne le sont pas et peuvent ainsi être détruits, démantelés ou vendus et déplacés sans autre forme de procès, et en toute légalité.

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a bien mieux à faire que protéger le patrimoine, tout occupée qu’elle est à décorer des chanteuses de variété comme elle vient de le faire à grand renfort de publicité pour Jenifer. Quelques protections bienvenues, comme celle de la maison Sierck ou de la sucrerie d’Eppeville, ne sont pas suffisantes pour lui donner quitus de l’abandon de ses missions et de l’indifférence qu’elle montre pour les monuments historiques.

Nous allons donc faire ce que nous projetions depuis longtemps : mettre l’accent sur le patrimoine non protégé de notre pays et qui devrait pourtant l’être. Non que cela lui assure une pérennité : une fois classé ou inscrit, il faut encore s’assurer qu’il soit conservé et restauré, là encore une mission dont le ministère s’acquitte souvent fort mal. Il nous suffira de rappeler que le château du Prince Charles de Germain Boffrand, à Lunéville, pourtant classé monument historique, continue de se détériorer sans que les travaux d’office pourtant indispensables soient menés. Une législation non utilisée est une législation qui ne sert à rien.
Mais la première étape, quoi qu’il en soit, est tout de même l’inscription et le classement qui imposent aux propriétaires des contraintes en échange d’avantages notamment d’aides possibles pour les travaux de restauration.

Nous allons donc, pour cette première série, nous pencher sur les décors des boutiques, des restaurants, ou des cafés qui mériteraient une protection qu’ils n’ont pas, et pour lesquels nous ferons à chaque fois un nouvel article. Pour cela, nous appelons les lecteurs de La Tribune de l’Art à nous signaler de tels décors, sauf s’ils savent de source certaines que ceux-ci sont déjà protégés. Contactez-nous à cette adresse mail. Nous demanderons officiellement la protection de ces décors s’ils en valent la peine au ministère de la Culture. Et nous ne lâcherons pas jusqu’à ce que nous ayons réussi à les faire protéger. Rappelons à ce propos une dangereuse dérive des pratiques officielles : alors que l’inscription monument historique ne nécessite pas l’accord du propriétaire, le ministère a de plus en plus tendance à refuser de s’en passer. Ce détournement de la loi doit être dénoncé et combattu.

Nous allons commencer cette série avec le Cyrano, un restaurant qui se trouve 3 rue Biot, juste à côté de la place Clichy. Vous pouvez lire cet article ici.
Merci d’avance aux lecteurs qui nous enverront des informations sur de tels décors, qu’ils datent du XIXe siècle ou du XXe siècle, jusqu’à l’Art déco.

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