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- 1. Une des nouvelles vitrines de la galerie d’Apollon
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
La galerie d’Apollon vient de rouvrir discrètement. Si les bijoux de la Couronne sont désormais bien visibles, il a fallu pour cela remplacer les trois vitrines centrales par de nouvelles, manifestement aux normes de sécurité les plus drastiques, qui font vraiment tache dans ces salles historiques (ill. 1). On se croirait dans une boutique de la place Vendôme. Peut-être était-ce inévitable pour empêcher tout vol du type de celui que l’on a connu récemment à Dresde (voir cet article), mais c’est fort laid.
Il y a presque plus gênant néanmoins. Un des cartels (ill. 2) fait référence à Louis XVIII. Et on apprend que celui-ci n’était pas roi de France mais « roi des Français », comme Louis-Philippe mais avec un peu d’avance. Ce n’est pas anodin. Le roi de France est un monarque de droit divin, il est le successeur des dynasties qui ont gouverné la France. Le roi des Français - et encore, comme on nous l’a fait remarquer sur Twitter, on a échappé à « roi des Français·e·s » ! - est un monarque dont le pouvoir est tiré du peuple. Louis XVIII fut roi de France, pas roi des Français, ce qui n’est pas du tout la même chose.
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- 2. Cartel de la galerie d’Apollon photographié le 23 décembre 2019
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
Mais l’ignorance du rédacteur de ces cartels ne s’arrête pas là. On apprend aussi que Louis XVIII a régné de 1815 à 1824. On se demande ce qu’il s’est passé en France entre avril 1814 et mars 1815 (indice : Napoléon avait abdiqué une première fois) et entre mars 1815 et juillet 1815 (indice : Napoléon était revenu pendant cent jours).
Il y a une troisième chose sur ce cartel, qui n’est pas fausse mais qui est curieuse : l’indication que la duchesse d’Angoulême était la nièce de Louis XVIII. Si cela est exact (pour une fois) on aurait pu s’attendre surtout à ce qu’il indique qu’elle était la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, ce qui est un peu plus parlant.
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- 3. Cartel de la galerie d’Apollon photographié le 23 décembre 2019
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
Un peu plus loin, un autre cartel (ill. 3) fait mal aux yeux puisque conformément aux consignes données par Jean-Luc Martinez et que nous avions déjà dénoncées (voir cet article), le Grand Siècle n’est plus le XVIIe siècle, mais le 17e siècle : les chiffres romains, comprenez-vous, c’est trop difficile à lire. Méprisons bien le public plutôt que de songer à lui donner les clés qui lui manqueraient.
De deux choses l’une : soit le président-directeur du Louvre contrôle effectivement tous les cartels du musée comme on le dit (ce qui serait grotesque car ce n’est évidemment pas son rôle), et il n’est vraiment pas doué dans cet exercice. Soit il ne les contrôle pas, et il devrait tout de même s’assurer que cette tâche soit faite par les bonnes personnes. Remarquons d’ailleurs que les erreurs sur ces cartels ont été signalées il y a plusieurs jours sur Twitter (c’est là que nous l’avons appris) et que malgré d’autres signalements, rien n’a été fait pour les remplacer puisqu’ils étaient encore là aujourd’hui. Roi de France ou roi des Français, 1814 ou 1815, qui s’en soucie ? Nous sommes bien tatillon.