Contenu abonnés

Courrier de Monsieur Pierre Arizzoli-Clémentel, suite à notre article sur Versailles

Cher Monsieur,

Faisant suite à votre article paru sur votre site, il m’est apparu utile d’apporter certaines précisions qui ne manqueront pas d’intéresser les internautes.

Chacun s’accorde à reconnaître que la création de l’Etablissement public a été essentielle. Jusque là, en effet, Château et Domaine étaient gérés par des tutelles administratives différentes, selon des logiques différentes. Il n’y avait ni projets, ni politique d’ensemble pour Versailles, ni véritable engagement de l’Etat. Cette situation explique, notamment, la quasi absence de maintenance, d’où l’obsolescence de tous les réseaux techniques et électriques du Château, et l’état des jardins avant la tempête, les arbres n’ayant pas été coupés et replantés au moment où ils auraient dû l’être. Grâce au nouveau statut, conservateurs du musée et architectes travaillent ensemble et portent ensemble des projets de grande ampleur. Les décisions sont donc collégiales.

S’agissant des statues des jardins, un mécénat de proximité, porté, une première, par des PME de la région, des artisans, de simples particuliers, a eu un grand succès et a d’ores et déjà permis de restaurer près de 50 d’entre elles nécessitant des soins avec urgence, et de récolter, pour ce faire, près de 500 000 €. C’est le plus vaste chantier de restauration des statues des jardins jamais entrepris à Versailles, à la hauteur de cet extraordinaire ensemble si célèbre.
Les groupes sculptés des Bains d’Apollon, chef-d’œuvre de Girardon, Regnaudin, Guérin et Marsy, ont en effet beaucoup souffert au cours des années. Nous attendions pour les restaurer, les mettre à l’abri et en réaliser des moulages, non seulement un mécénat, désormais acquis grâce à la Versailles Foundation, mais aussi la décision de la Commission supérieure des Monuments Historiques, qui s’est prononcée dans ce sens le lundi 2 avril dernier, c’est-à-dire très récemment, après bien des discussions préliminaires. La question de savoir s’il faut généraliser cette démarche divise les experts depuis fort longtemps. Il y a en effet une sensibilisation générale des amateurs, des spécialistes, par rapport à l’état de cet unique musée en plein air de sculptures que sont les jardins de Versailles. Notre position est pragmatique. Les statues des jardins ont vocation à y rester une fois restaurées, exceptées celles d’entre elles qui seraient particulièrement exposées ou menacées, ou les plus grands chefs-d’oeuvre. Il revient naturellement aux scientifiques de se prononcer. L’acte de vandalisme, tout à fait isolé, qui s’est produit sur la statue d’Antinoüs n’aurait paradoxalement pas eu lieu si nous n’avions pas mis sous housse cette statue, comme toutes les autres, pour la protéger pendant l’hiver. Il est évidemment difficile de placer un agent devant chacune des 280 statues du Petit Parc…J’ajoute qu’un chantier parallèle va s’ouvrir pour la remise en état des margelles en marbre des nombreux bassins - en mauvais état, nous en avons bien conscience.

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.