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Charles Le Brun. Le peintre du Roi-Soleil

Louvre-Lens, du 18 mai au 29 août 2016

1. Charles Le Brun (1619-1690)
Trois têtes d’homme en relation avec le lion, ers 1668-1678
Pierre noire, plume et encre noire,
lavis gris, gouache - 21,7 x 32,7 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN-GP/M. Rabeau
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Mais pourquoi diable Charles Le Brun est-il exilé à Lens ? Lui qui incarne le Grand Siècle, lui dont on peut admirer les œuvres au Louvre et à Versailles, méritait une rétrospective - d’autant plus attendue que la dernière eut lieu il y plus de cinquante ans [1] - dans l’un de ces lieux non seulement illustres, mais étroitement liés à son art, plutôt que dans un musée où même les conservateurs du Louvre n’arrivent pas à se rendre (voir la brève du 1/7/16)…

L’exposition est magnifique pourtant, et met en valeur la diversité de ses talents et de sa production, décors monumentaux, peintures de chevalet, modèles de tapisserie ; Le Brun fut à la fois maître d’œuvre pour les plus grands chantiers, chef d’orchestre capable d’obtenir le meilleur des artistes qui travaillèrent sous sa direction, mais aussi théoricien, au sein de l’Académie qu’il fonda puis dirigea, et où il prononça plusieurs conférences, la plus connue étant sur« l’expression générale et particulière » des passions illustrées par ces visages effrayés, ravis ou colériques, pas loin de l’animal parfois (ill. 1).
Soucieux de contrôler la diffusion de son œuvre, il obtint le privilège royal qu’aucune copie gravée ne fût faite sans sa permission, c’est donc lui qui commanda des estampes. Celles d’après ses grands décors notamment sont impressionnantes ; réalisées à partir de plusieurs plaques, il est possible de les assembler. Certaines gardent le souvenir de décors éphémères, que les commissaires n’ont pas hésité à reproduire en grand dans une salle (ill. 2). La scénographie, réussie, théâtrale, alterne des cimaises de couleurs vives et ménage des effets de perspective (ill. 3). C’est au moins l’intérêt du Louvre-Lens : son espace, qui permet de déployer des œuvres monumentales.


2. Vue de l’exposition
Reproduction des gravures d’après des décors éphémères
conçus par Le Brun
A droite : Feu d’artifice sur le canal de Versailles,
pour célébrer la reconquête de la Franche-Comté en 1674
Photo : bbsg
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3. Vue de l’exposition
A gauche : Pietà
Au fond Portrait du chancelier Séguier
Photo : Louvre-Lens
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Cette exposition offre l’occasion d’admirer des tableaux redécouverts ces dernières années, de voir aussi des créations rarement visibles comme les grands cartons préparatoires (voir la brève du 13/3/15), d’assister en outre à la restauration d’un tableau, le Christ au jardin des Oliviers, sorti de l’oubli et de l’abbaye de la Trappe en 2007. Deux autres versions de cette toile sont exposées, dont l’histoire et l’attribution sont analysées par Nicolas Milovanovic dans le catalogue, riche ouvrage doté de notices détaillées et d’un précieux index.

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