Ce ne sont pas des poissons d’avril !

1. Bâtiments de l’hôpital Necker (XIXe siècle)
en cours de démolition le 18 mars 2009.
Seul l’aile du fonds, qui fait partie d’un ensemble inscrit,
a été conservée.
Photo : D. Rykner
Voir l´image dans sa page

Et oui, notre article concernant la vente de Notre-Dame était bien un poisson d’avril : le centre aquatique ne sera pas nommé L... M..., mais plus sobrement « Centre aquatique Notre-Dame »....

Parmi les nombreuses réactions qu’a suscitées cette plaisanterie, la plus fréquente était celle-ci : « c’est évidemment très gros, mais finalement est-ce si loin de la réalité ? » Car y a-t-il vraiment une grande différence entre creuser un parking sous la cour de l’Hôtel Lambert, auquel on accédera par un système escamotant les pavages, et une piscine dans une cathédrale avec un sol dallé rétractable ?
Non, l’abandon par l’Etat de l’Hôtel de la Marine n’est pas un poisson d’avril, pas plus que ne l’est la démolition programmée de l’Hôtel Reichenbach, le danger qui continue à peser sur l’avis conforme des Architectes des bâtiments de France pour les ZPPAUP, ou les innombrables menaces qui pèsent de toute part sur le patrimoine historique et les musées, et que nous apprenons à un rythme quasi-quotidien, plus rapidement d’ailleurs que nous ne pouvons les traiter. Qu’on vienne de raser dans l’indifférence presque générale de beaux bâtiments du XIXe siècle appartenant à l’Hôpital Necker (ill. 1) ou que l’on vende à la COGEDIM les bâtiments classés de l’Hôpital Laënnec, un ensemble historique de première importance, qui se détériore doucement au cœur du VIIe arrondissement, ce ne sont pas des poissons d’avril. Que le directeur du patrimoine laisse construire un ascenseur (voir notre article) dans la cage d’escalier d’un hôtel ancien protégé au titre des monuments historiques (ill. 2), ce n’est pas un poisson d’avril [1].

2. Ascenseur construit dans l’escalier de droite, inscrit,
de l’immeuble du 12, rue de Tournon
Photo : D. R.
Voir l´image dans sa page


Il y a quelques années, un poisson d’avril tel que celui que nous venons de publier aurait été impensable, car totalement impossible à imaginer, et pas du tout dans l’air du temps. Il faut bien rire parfois, mais on a ri un peu jaune, et pas seulement en raison de la future couleur de la façade de Notre-Dame.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.