Bygmalion a conseillé le maire de Fontainebleau pour la destruction de la halle

1. Emplacement de la halle de Fontainebleau
après sa destruction
Photo : Didier Rykner
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9/6/14 - Patrimoine - Fontainebleau - Frédéric Valletoux, le maire de Fontainebleau responsable de la destruction de la halle de Nicolas Esquillan (ill. 1), n’a lésiné sur aucun moyen comme l’a révélé Le Parisien du 19 mai 2014, relayé par La République de Seine-et-Marne. Après l’instance de classement décrétée par le ministère de la Culture, celui-ci s’est en effet offert les services de la désormais fameuse société Bygmalion, pour, nous citons, « trouver une stratégie de crise pour contrer les adversaires de cette démolition ». Cette prestation aura coûté très exactement au contribuable bellifontain 17 581,20 €TTC. Une somme non négligeable dont l’opposition municipale a demandé au maire à quelles prestations elles correspondaient. Nous avons nous même envoyé un mail à la mairie de Fontainebleau afin de pouvoir consulter, pour la rédaction de cet article, les documents se référent à ce marché, ainsi que ceux produits par la société Bygmalion. Le directeur de cabinet nous a répondu : « L’article de la République de Seine-et-Marne fait état de ce que nous avons à dire sur ce sujet », refusant ainsi, comme ils l’ont fait pour les élus de l’opposition, de nous montrer les documents relatifs à cette mission.

2. Porte de l’hôtel de Ferrare de Serlio
dans son environnement (9 juin 2014)
Photo : Didier Rykner
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Que répond le maire dans cet article ? Notamment que « les prestations de Bygmalion ont consisté à concevoir courrier, tracts et site internet avec accompagnement d’une consultante spécialement dédiée ». Il est incroyable que personne ne puisse avoir accès à ces documents produits avec de l’argent public. N’ayant pu voir le dossier, nous ne pourrons donc nous prononcer sur la prestation réalisée. Nous ne commenterons pas non plus le choix de la société Bygmalion qui relève certainement d’un concours de circonstance malheureux. On pourra cependant s’étonner que l’on utilise les services coûteux d’une société de communication pour s’opposer à la décision d’un ministre de protéger un monument historique quand, parallèlement - et ce n’est qu’un exemple - on met aussi mal en valeur une construction insigne comme la porte de Serlio de l’ancien hôtel de Ferrare (ill. 2), entourée par de multiples panneaux, flanquée d’une plante en pot et d’une poubelle et donnant sur un parking. Mais la sauvegarde des monuments historiques ne semble pas une priorité pour Fontainebleau [1].

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