Contenu abonnés

Bouchardon (1698-1762). Une idée du beau

Paris, Musée du Louvre, du 14 septembre au 5 décembre 2016

1. Edme Bouchardon (1698-1762)
Faune endormi, 1730
Marbre - 1840 x 142 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN-GP/René-Gabriel Ojéda
Voir l´image dans sa page

Son succès à Rome inquiéta Paris. « Ce n’est pas pour enrichir les pays étrangers que le roi fait tant de dépense à son académie à Rome  » [1]. Aussi le duc d’Antin, alors directeur des Bâtiments du roi, fit-il rappeler en France Bouchardon et son talent.
L’exposition que le Louvre, en collaboration avec le Getty Museum, consacre à Edme Bouchardon rappelle le rôle que l’artiste joua dans le renouveau de la sculpture. Rejetant les excès du baroque, il fut le chantre d’une esthétique qui annonçait déjà le néoclassicisme. La clé de son art réside dans une alliance subtile : la sobriété de l’Antiquité et la fidélité au réel.

Bouchardon fut à la fois « le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle », ainsi le qualifiait sobrement Charles-Nicolas Cochin. Les scénographes de l’exposition ont su faire honneur à cette double réputation en confrontant tout au long du parcours sculptures et dessins (esquisses, études, œuvres en soi...). Ils ont également réussi à jouer sur les échelles et à mettre en valeur les pièces monumentales comme les plus petites (terres cuites, réductions, cires...). Il n’existe pas [2] d’ailleurs, de bronzes de réduction d’après les œuvres du sculpteur ; le goût des collectionneurs de son temps - Crozat, Jullienne, La Live de Jully, Mariette... – qui étaient nombreux à rechercher ses créations, se portait davantage vers la pierre et la terre cuite. Cette exposition permet ainsi de faire le point sur cet artiste - la dernière monographie remontant tout de même à 1910 – et son catalogue sera la nouvelle référence, qui accompagne chaque œuvre d’une notice détaillée.

Né en Haute-Marne en 1698, Edme Bouchardon arriva à Paris en 1722 et se forma auprès de Coustou à l’Académie. Il remporta le Prix de Rome la même année et séjourna neuf ans en Italie où il regarda les antiquités et les maîtres modernes, Raphaël, Dominiquin, Bernin… Cette étude des Anciens se prolongea toute sa carrière durant, comme en témoignent des dessins plus tardifs. Parmi les travaux qu’il dut exécuter en tant que pensionnaire de l’Académie à Rome, une copie du Faune endormi marqua les esprits (ill. 1) ; une copie qui n’a rien de servile, au contraire, elle réinterprète l’antique et insuffle du naturel à la figure. Il faut dire que Bouchardon ne travailla pas à partir d’un moulage de l’original, mais réalisa lui-même un modèle. Moins musclé, plus lisse, le corps nu est traité avec plus de douceur, mis en valeur par l’aspérité du rocher et la rugosité de la peau de bête sur lesquels il repose.
Ce Faune est conservé au Louvre ; le musée possède en effet le fonds le plus important d’œuvres de l’artiste - aussi bien en sculptures qu’en dessins - issues directement de son atelier et complétées par des acquisitions. Bien évidemment, le Louvre ne se contente pas de présenter…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.