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Autoportraits, de Rembrandt au selfie

Lyon, Musée des Beaux-Arts de Lyon, du 25 mars au 26 juin 2016

Le titre fait grincer des dents : « Autoportraits, de Rembrandt au selfie »... Au selfie  ? On imagine le pire, des cimaises envahies de ces Narcisse du XXIe siècle qui ne se contentent plus de se contempler tout énamourés, mais réclament le regard des autres pour mieux s’aimer au quotidien. Fort heureusement, on échappe aux grimaces de masse ; le titre ne signale en réalité que les deux extrémités du parcours, qui s’ouvre effectivement sur des gravures de Rembrandt, champion de l’autoportrait, et s’achève sur un selfie, un seul, celui d’Ai Weiwei qui, en 2009, réussit à prendre une photo lors de son arrestation et à la publier sur Twitter, ce qui réfréna sans doute la sévérité des autorités chinoises. Entre ces deux points, des sections thématiques proposent une typologie de l’autoportrait, entraînant une confrontation réussie d’œuvres d’époques et de styles différents qui se mettent en valeur les unes les autres.


1. Anselm Feuerbach (1828-1880)
Autoportrait de jeunesse, 1851-1852,
Huile sur toile - 42 x 33 cm,
Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle
Photo : Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Voir l´image dans sa page
2. Paul Klee (1879-1940),
Fantôme d’un génie, 1922,
Transfert à l’huile et aquarelle sur
papier collé sur carton - 50 x 35,4 cm,
Édimbourg, Scottish National Gallery of Modern Art
Photo : Scottish National Gallery of Modern Art
Voir l´image dans sa page

Cette exposition est le fruit d’une collaboration entre trois musées : la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe [1], le Musée des Beaux-Arts de Lyon et les National Galleries of Scotland à Edimbourg [2] ; elle est donc construite à partir de leurs collections, essentiellement.
On pourrait regretter le choix de restreindre la sélection des œuvres à trois fonds muséaux, mais cela n’a rien de gênant, d’abord parce qu’un tel sujet n’exige pas la présence de pièces inévitables, ensuite parce que les trois institutions sont suffisamment riches pour en couvrir les différents aspects. La sculpture néanmoins est presque absente et c’est regrettable, à part une œuvre de Chinard, une autre de Carriès.
Le visiteur pourra compléter le propos en allant voir un peu plus loin, 44 rue Auguste-Comte, l’exposition de la galerie Michel Descours, « Le moi en face », également consacrée, jusqu’au 25 juin, à l’autoportrait « de Giordano à Molinier ». On retiendra dans cette galerie, un buste en terre cuite de Clémence Sophie de Sermézy, récemment mise à l’honneur (voir l’article), et un statue en pied de Chinard, qui reprend dans le marbre un prototype en terre cuite conservé au Musée Girodet et dont le Musée des Beaux-Arts de Lyon expose justement un autre exemplaire en terre. Le marbre, placé par les héritiers de l’artiste sur son monument, au cimetière lyonnais de Loyasse, fut vendu par ses descendants en 1909.

3. Sir David Wilkie (1785-1841),
Autoportrait, vers 1804-1805,
Huile sur toile - 76,5x63,5 cm
Édimbourg, Scottish National Portrait…

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