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Acquisitions récentes du Musée de l’Armée (1)

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13/8/20 - Acquisitions - Paris, Musée de l’Armée - C’est une vraie salve d’acquisitions qui vient d’être annoncée par le Musée de l’Armée, dont il convient à nouveau de saluer l’exceptionnel dynamisme dans ce domaine, l’institution se montrant également particulièrement active sur le marché de l’art. Naturellement, quelques-unes d’entre elles s’éloignent du champ à la fois chronologique (photo contemporaine) et thématique (purs objets militaires) de La Tribune de l’Art mais ce n’est évidemment pas le cas du fantastique pistolet à rouet (ill. 1) exécuté vers 1620 par François Poumerol pour le jeune roi Louis XIII. Nous consacrerons un second article à deux acquisitions d’œuvres du XXe siècle.


1. François Poumerol (vers 1580 - vers 1640)
Pistolet à rouet de l’ancienne collection de la Couronne, vers 1620
Fer poli et bleui, laiton gravé et doré, nacre, bois, ivoire
Paris, Musée de l’Armée
Photo : RMN-GP/E. Cambier
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Installé en Auvergne, François Poumerol fut l’un des arquebusiers les plus talentueux de son temps : ses armes étaient autant admirées en France que dans les cours européennes, comme en attestent les multiples pièces conservées au Danemark, en Italie ou au Royaume-Uni. Six de ses créations appartenaient aux collections royales françaises et cinq d’entre elles sont aujourd’hui conservées aux Invalides. Le pistolet que vient d’acquérir le Musée de l’Armée auprès des héritiers du célèbre William Keith Neal (1905-1990), le plus grand collectionneur d’armes à feu de tous les temps, provient de l’ancien cabinet des armes de la Couronne. Il est décrit sous le numéro 220 dans l’inventaire de 1775 : « UN PISTOLET de vingt-deux pouces de long, monté sur un bois de poirier, avec ornemens d’argent et de cuivre doré ; le canon couleur d’eau a huit pans sur la culasse, gravé doré, et enrichi de petits ornemens d’argent doré le rouet uny. Pistolet de Poumerol. ». Cette description du XVIIIe siècle souligne l’importance du nom de l’arquebusier - dont les initiales figurent sur la plaque de platine - mais aussi son goût pour les contrastes entre métaux (laiton, acier, or, argent, acier bleui) et l’alternance entre plages lisses et surfaces animées de rinceaux et de têtes de rivets saillantes. Ce pistolet constituait l’une des plus belles armes de l’ancienne collection royale encore conservées en mains privées. William Keith Neal, qui possédait plus de deux mille armes, avait pu réunir cinq pièces provenant du cabinet d’armes de la Couronne. Peu après sa mort, en octobre 1991, le Musée de l’Armée avait acquis auprès de ses héritiers deux pièces royales : les pistolets à rouet n° 206 et 259, le dernier présentant en plus la particularité de posséder une monture entièrement réalisée dans le métal.

Malgré quelques restaurations anciennes un peu trop interventionnistes (le canon, autrefois bleui, apparaît aujourd’hui poli à blanc), le pistolet que vient d’acquérir le…

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