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100 oeuvres restaurées du musée de Libourne

Auteur : Marguerite Stahl

Il y a des publications qui valent bien (et même bien plus !) des expositions (est-ce déplacé de le dire ?) et puis, il y a des restaurations (ill. 1) qui valent bien des acquisitions … Par nécessité autant que par inclination et choix délibéré, le musée de Libourne s’est fait grand restaurateur et maigre acquéreur. Mais quel impressionnant bilan que celui que nous livre l’énergique et insatiable Marguerite Stahl : une large campagne de remises en état ponctuée de redécouvertes et de réhabilitations, entamée en 2003 par le musée et la ville de Libourne, avec bien entendu le soutien de la DRAC Aquitaine, du Conseil Général de la Gironde et de l’association des amis de Libourne [1]. On s’en avise par un fort nourrissant catalogue publié en juin 2009, aux compétentes Editions du Festin à Bordeaux, toujours si heureusement sur la brèche, qui présente quelque cent peintures et sculptures du musée, restaurées en six ans à peine, exploit digne d’être salué et qui constitue le couronnement d’une carrière (Marguerite Stahl vient de partir à la retraite. Qui ne la regrettera !).


1. Pierre Jérôme Lordon (1780-1838)
L’Arrestation de saint Marc,
en cours de restauration
Libourne, Musée des Beaux-Arts
Photo : Musée de Libourne
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2. Jean-Louis Nicolas Jaley (1802-1866)
Buste du duc Elie Decazes, vers 1830
Plâtre - 68 x 60 x 32 cm
Libourne, Musée des Beaux-Arts
Photo : Musée de Libourne
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Trois lignes de force au moins se dégagent d’un tel bilan, en fonction même des richesses de la collection et, disons-le aussi, des choix avisés, courageux même, de la conservatrice qui apparemment ne craint pas la peinture difficile. D’abord, en conséquence de la décisive action très politique de l’intelligent et hyper-actif Elie Decazes (ill. 2), ce subtil royaliste modéré [2], devenu ministre et duc par la faveur royale de Louis XVIII qui, tout à la fois, fonde de facto le musée de Libourne en 1818-1819 [3] et, un peu plus tard – en 1829 –, développe le site industriel bien nommé de Decazeville [4], tout un ensemble de tableaux d’histoire comme l’on en voit et restaure peu, justement, de ces tableaux « modernes » des années 1810-1820 qui rendent si intéressant et si rare le musée de Libourne, et qui avaient certes besoin d’être soignés voire sauvés, eu égard à une relégation quasi forcée qu’imposent souvent les préjugés du goût à l’encontre de la grande peinture dite académique (?) du XIXe siècle. La pièce de résistance, et chef-d’œuvre évident, est l’immense Lordon, une Arrestation de saint Marc [5] de presque 5 m de haut (ill. 3), issue du Salon de 1819, roulée depuis bon nombre d’années, et ayant nécessité une remise en état (un sauvetage plutôt !) qui se révèle spectaculaire (la restauration commencée en 2007 est à présent achevée). Un tableau d’excellente et puissante rhétorique néo-classique, qui défie les habituelles classifications restrictives et qui s’impose par de…

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